Test Barrow Hill : Le cercle maudit

Le jeu démarre sur une longue cinématique noir et blanc, qui visuellement parlant, est d'une laideur... Vous êtes donc au volant de votre véhicule, vous écoutez tranquillement l'hideuse voix de la radio qui vous raconte des inepties et là, c'est le drame. En pleine forêt, vous heurtez quelque chose. Résultat, vous êtes en panne. La forêt alentour ne semble pas très amicale et tout ce noir d'encre n'inspire pas vraiment confiance. Donc, vous voilà à errer sur un chemin pour essayer de trouver âme qui vive.


Vos pas vous mènent à une station service, qui fait aussi office de motel et de restaurant. Tout de suite, en voyant cette voiture dont le moteur est encore en marche, que des jouets d'enfants traînent devant la portière ouverte, vous sentez qu'il y a quelque chose de pas très normal qui s'est passé ici. L'endroit semble désert, tout a été abandonné, bousculé... Le lieu est assez glauque, et c'est rapé pour trouver de l'aide. Sur le coup, vous vous dîtes qu'il doit bien y a voir quelqu'un de planquer sous une table, dans un fourré... C'est donc presque le pas léger que vous partez à l'encontre de ce "survivant du carnage". Vous errez à droite et à gauche, essayez de récupérer une canette de soda au passage au distributeur et faites sonnez l'alarme de la voiture. Qui sait, son propriétaire pourrait sortir de sa cachette en criant "Au voleur !". Mais non, personne.


Après de nombreux tours et détours vous voilà à l'arrière du bâtiment. Derrière une fenêtre, vous entendez quelques gémissements. Vous l'apprendrez plus tard, mais il s'agit de Ben. Le pauvre a l'air tout retourné, il parle tout seul et se tient la tête dans les mains. Ses propos n'ont rien de rassurants même si pour vous, fraîchement débarqué dans l'histoire, ils n'ont véritablement aucun sens. Ben parle d'une chose qui s'est réveillée, de bruits, de fuite, que de choses sympathiques qui vous poussent à prolonger ce qui s'annonce être un délicieux séjour.

Vous voilà donc plongé dans une aventure un peu sinistre, vous qui, à la base, conduisiez tranquillement votre voiture...

Sachez le tout de suite, rien absolument rien ne vous guidera tout au long de votre aventure. Vous êtes totalement libre de résoudre vos énigmes dans le sens que vous souhaitez. Barrow Hill n'est pas un jeu linéaire très facile à réaliser. Donc, vous risquez de passer énormément de temps à comprendre ce qu'on attend de vous. Le démarrage va sans doute vous sembler un peu difficile. Mais une fois lancé, vous avancerez petit à petit, à votre rythme. Lentement mais sûrement comme dit l'adage. A moins que l'ambiance ou les graphismes, ou la jouabilité, ne vous poussent à quitter le jeu très, très vite.


Dans tous les sens
C'est exactement la première impression que vous aurez dès le début : "ça part dans tous les sens". Votre petite souris ne cesse de vous montrer des choses, à vous d'ouvrir les yeux. A vous de comprendre les messages subliminaux qu'elle tente de vous lancer. Au fil du temps, vous allez vite voir et identifier toutes les petites énigmes qui vous attendent. Un conseil, ne cherchez pas à en résoudre une en particulier puis ensuite de vous attaquer à une autre. Au contraire, soyez large d'esprit et envisagez tout de façon globale. D'ailleurs, on ne saurait que trop vous conseiller de noter tout ce que vous voyez, les chiffres, les inscriptions sur les affiches, les différents endroits où vous avez trouvez telle chose. Même si tout n'est pas forcément utile, vous risquez moins de passer à côté d'un élément essentiel.

Concernant les objets, vous allez en ramasser un peu partout. Sur le coup, vous n'allez pas bien comprendre leur utilité à tous, mais si on vous les donne, ce n'est sûrement pas pour rien. Vous avez deux types d'inventaire. En bas, vous trouverez les objets nécessaires au cours de l'aventure (c'est ici que vous viendrez piocher quand votre souris vous montrera une petite clé à molette). Les objets en haut sont ceux qui peuvent être utilisés n'importe ou et n'importe quand, mais pas n'importe comment...


A tâtons
Premier indice, première solution qui coulera de source tellement elle vous paraîtra évidente : avant de vous lancer à explorer la campagne alentour, il vous faut de la lumière. Vous marcherez donc à travers la nuit, de divers lieux en divers lieux et seule la souris sera votre guide. Parfois, on ne peut pas dire que la lampe fasse réellement son boulot. Mais attention à ne pas vous perdre. Non seulement vous avancez dans le noir, donc impossible de prendre des repères, mais en plus vous ne disposez pas de carte. Donc une fois encore, essayez de visualiser votre situation par rapport à votre point de départ et dessinez vous-même une carte.
Vous n'aurez qu'une fois l'occasion de voir un plan. Photographiez-le, faites un screenshot mais ne le laissez pas filer.


Des énigmes à ne plus savoir qu'en faire
Vous ne comprendrez pas toujours l'utilité de certaines enigmes, pire parfois vous penserez en avoir résolu une mais il vous manquera un élement essentiel pour conclure. Bref, ce côté très "libre de vos choix et de vos mouvements" n'a pas que des bons côtés. Parfois, il vous faudra revenir plusieurs fois sur vos pas pour comprendre dans quel sens prendre les choses. C'est fatiguant à la longue et vous serez au désespoir plus d'une fois. Donnez une chance à ce jeu et armez-vous de patience. Il existe de nombreux forums sur la toile qui fourmillent d'indice. Car oui, il faut l'admettre, vous aurez tout de même besoin de quelques petits coups de pouce, à moins de vous entêter et de devenir complètement chèvre.

Et comme si cela ne suffisait pas, quand vous penserez avoir fini l'aventure pour de bon, que vous aurez tout résolu, et bien en fait non, vous n'aurez pas vraiment mis le point final à l'aventure. Le jeu possède deux fins...

 
Vieille école
En lançant Barrow Hill, on a l'impression de faire un retour 5 ou 6 ans en arrière. D'ailleurs, la configuration demandée est parlante : si vous possédez une machine moyenne, ne vous inquiétez pas, vous pourrez largement jouer et profiter de tout ce qu'il a à offrir sans rien en perdre. L'interface du menu est assez austère, le visuel de la souris l'est encore plus. C'est assez étrange, mais on finit par s'habituer. Mieux, ce côté un peu "kitsch" donne toute sa particuliarité à ce soft. Indéniablement, il est différent des autres. Les développeurs ont peut être voulu jouer sur cette carte...

Côté graphisme, c'est la grosse déception et ce dès le lancement de la cinématique. On a même parfois l'impression que le jeu n'est pas tout à fait fini. Quant au reste de l'aventure, le côté très sombre, forcément c'est la nuit, n'aide pas à apprécier le jeu. Tout est obscur, on ne voit pas grand chose alors qu'on doit jeter un oeil sur tout. Mais le graphisme n'est pas le seul à contribuer à ce gros défaut de manque de visibilité. La caméra est extrêmement statique. Vous avancez d'avant en arrière, de droite à gauche selon vos clics. Images après images, vous découvrez votre environnement. Une fois encore on aurait aimé plus de fluidité.


Quant à l'ambiance...
Barrow Hill se veut effrayant, impressionnant même. Tout est fait pour que vous soyez plonger dans un univers glauque où il vous est impossible de trouver des repères. Tout change, même la position des objets si vous décidez de reprendre la partie. Rien n'est fixé dans ce jeu. Vous ne pourrez jamais trouver une solution excacte sur le forum tant les choses changent.
Indéniablement, vous êtes perdu. Vous cherchez, vous tâtonnez, vous essayez de vous concentrer jusqu'à ce qu'un corbeau vienne vous faire sursauter. Les défauts du jeu, l'environnement, tout se ligue contre vous pour que, quoiqu'il arrive et quel que soit le temps que vous aurez passé dessus, vous soyez pris à un moment où à un autre dans cette ambiance. Vous savez qu'il se passe quelquechose d'étrange et votre curiosté vous mènera à pousser toujours un peu plus dans l'aventure.