Quitte ou double '

Il aura fallu attendre pas moins de trois ans et demi avant de voir débouler un nouvel épisode des Command And Conquer, qui plus est raccordé à la trame scénaristique de Soleil de Tiberium et de son disque additionnel Mission Hydre.

Comme tout un symbole, la sortie de Command And Conquer : Les Guerres du Tiberium suivait de très prés celle d’un certain Supreme Commander. Un titre qui a fait longuement parler de lui à travers les plus grands événements du jeu vidéo que sont par exemple l’E3.

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Des menus minimalistes et clairs

Mais contrairement au titre d’Electronic Arts, SupCom comme on l’appelle chez les gamers a le bon goût d’être conceptuellement différent de son concurrent malgré les quelques indubitables similitudes concernant le gameplay.

Créée en 1995, la série Command And Conquer a timidement débuté sur la scène du jeu vidéo sous l’impulsion d’un studio américain qu’on connait aujourd’hui beaucoup moins, suite à son rachat par Electronic Arts en 1998. Westwood Studios représentait à l’époque l’un des meilleurs studios de développement, et les succès rencontrés par Lands of Lore (1993), Dune 2 (1992) ou encore The Legend of Kyrandia (1992) ne pouvaient évidemment que promouvoir ce nouveau venu.

Le retour de Kane

Malheureusement en 2003, le studio ferma ses portes et une bonne partie de l’équipe dont l’illustre Franck Klepacki, compositeur musical d’un bon nombre de titres Westwood, s'est tout bonnement décidée à venir créer un nouveau studio prénommé Petroglyph Games.

Pour ceux qui ne connaîtrait pas le studio en question, il s’agit en fait des responsables du bon Star Wars : Empire At War ou encore du prometteur RTS de chez SEGA à savoir Universe At War : Earth Assault.

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Les fameuses cinématiques HD

Que le temps passe vite, toutes ces années qui s’écoulent sans que l’on puisse même se rendre compte de l’évolution du monde et de notre propre personne. Car malgré les années, le jeu reste incroyablement similaire au concept originel à quelques différences technologiques prêtes.

Entièrement en 3D, Command and Conquer : Tiberium Wars nous fait l’honneur d’exploiter le Sage Engine créé à l’occasion du développement de Command And Conquer : Generals en 2003. Depuis le temps, le moteur s’est largement amélioré en la matière et nous procure aujourd’hui de solides graphismes.

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Voyage, Voyage...

Le jeu prend place en l’an 2047, suite à l’explosion en pleine atmosphère d’une gigantesque boule de feu. Un événement géologique des plus marquants dans l’histoire de la Terre qui va malheureusement servir de catalyseur à l‘avènement de cette troisième guerre du Tiberium.

En pleine déroute, la Confrérie du NOD souffre de l’absence d’un charismatique leader et cède de ce fait à la désorganisation. C’est tout du moins ce qu’elle veut laisser croire aux forces du GDI, le temps que cette dernière puisse convenablement préparer son offensive.

Une réalisation soignée

Contrairement à Mission Hydre où les forces du GDI et du NOD se sont conjointement liées contre le KABAL, intelligence artificielle développée dans les laboratoires du NOD, les querelles bipolaires devraient à nouveau avoir lieu sur une planète Terre des plus méconnaissables.

Envahie par le Tiberium, minéral extra-terrestre aux étonnantes propriétés chimiques et radioactives, la planète bleue ne porte désormais plus son nom puisqu’elle se trouve largement infestée par ce même minéral  dont l’expansion est inexorable.

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Un bref compte rendu de mission

Le NOD compte d’ailleurs sur l’arrivée de cette nouvelle ressource afin d’instaurer un nouvel ordre mondial fatidiquement tourné vers le Tiberium et ses possibles exploitations. Farouchement opposé à cette conception de la vie, le GDI combattra coûte que coûte les forces du NOD jusqu’à même employer des armes  de destructions massives.

De retour sur la scène du jeu vidéo, Tiberium Wars nous fait le grand plaisir de nous narrer une intéressante trame scénaristique à l’aide de séquences vidéo tournées  en haute définition.  Et le moins que l’on puisse dire c’est que les acteurs tiennent à merveille leur rang et redéfinissent véritablement l’identité du jeu.

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L’infâme Kane et la charmante Kirce James

Le casting digne des plus grandes productions hollywoodiennes n’est pas étranger à cette onctueuse mise en scène. Malgré le fait que Joseph David Kucan, incarnant l’énigmatique Kane, ne soit plus metteur en scène on sent à travers le visionnage un indubitable travail de fond.

Des célèbres noms du cinéma viendront contribuer de façon directe à la qualité de ces cinématiques comme Michael Ironside (prêtant aussi sa voix à Sam Fisher de Splinter Cell),  Billy Dee Williams (l’ancien contrebandier Lando Calrissan de Star Wars) ou encore Josh Holloway (Sawyer dans la série Lost).

On prend les mêmes et on recommence

Pleinement immergé dans cette tragique guerre, le joueur ne peut désormais que savourer le mode solo. Divisé en trois grandes parties, le scénario nous mettra tour à tour aux commandes du GDI , du NOD et des mystérieux extra-terrestres, les Scrins.

C’est pour le plus grand plaisir des fans que Tiberium Wars nous propose un gameplay clairement orienté vers l’action et la tension. Grâce à son échelle de jeu écourtée le concept joue désormais sur l’exploitation pleine et complète de l’environnement.

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Tiberium vert et bleu : une différence de prix et de couleur

Des longues étendues de Tiberium, aux vastes métropoles abandonnées, le joueur devra minutieusement gérer ses troupes tant au niveau de la portée balistique qu’au niveau de son efficacité immédiate.

A l’instar de Command And Conquer : Generals, GDI et NOD présentent d’explicites différences logistiques. Beaucoup plus orienté vers l’usage des dernières technologies militaires, le GDI repose sur un arsenal des plus dévastateurs. Alors qu’au contraire le NOD met en avant ses technologies de furtivité et de désinformation.

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Les armes de destruction massive en pleine action

Mais dans le fond le rôle de toutes ces unités suit un modèle quasi similaire à travers les différents camps. Il en est de même pour les énigmatiques Scrins, venus de nulle part, ces sanguinaires êtres éprouvent un besoin vital d’exploiter le Tiberium.

Ce minéral représente pour eux un inestimable moyen de survivre et perdurer à travers le temps. Selon des sources officielles, les Scrins sont les responsables de l'implémentation du Tiberium sur Terre, ils se seraient servi de notre belle planète comme support de croissance avancée.

Des nouveautés malgré tout

Suivant une graduelle difficulté, Tiberium Wars nous procure pour notre plus grand plaisir de stressants défis consistant à nous harceler sans le moindre répit en supériorité numérique. D’autres missions en revanche relèvent de la simple formalité militaire et ce même dans le niveau de difficulté le plus élevé. Le déroulement des missions reste à ce jour inchangé, enchaînant les objectifs, le joueur voit son aire de jeu augmenter au fur et a mesure que l’on progresse. Cela reste en quelque sorte un véritable retour aux sources.

Au niveau des bizarreries, le jeu nous montre parfois de surprenantes incohérences, en effet une grenade suffirait par exemple à anéantir l’ensemble des occupants d’un même bâtiment, dans le même registre on pourra signaler la présence minime de quelques soucis d’intelligence artificielle.

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Diverses conditions climatiques

Chacune des unités a la capacité d’amasser des points d’expérience servant à améliorer substantiellement leurs performances générales. Du rythme de tir, à l’usage de plus puissantes armes en passant par l’auto régénération, Tiberium Wars fait de ce côté dans la plus pure des traditions.

La possibilité d’améliorer nos unités reste omniprésente dans le titre d’Electronic Arts, moyennant finances, nos troupes pourront embarquer un arsenal supplémentaire et ainsi gagner en efficacité militaire. Plus surprenant, des unités seront à même d’assister techniquement des bâtiments de défense et autres unités aériennes.

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De jolis effets spéciaux

Les chars lasers peuvent ainsi concentrer leur rayon laser sur l’obélisque de lumière dans le but d’augmenter le rythme de tir et la portée effective de cette dernière. Les vaisseaux Venom pourront eux aussi exploiter ces rayons lasers à l’aide de leurs déflecteurs afin d’abattre des ennemis d’encore plus loin.

Une formule mainte fois vue, revue et réchauffée par Electronic Arts, le concept du jeu n’en reste pas moins aguicheur et plaisant à la fois. On a beau se retrouver face à de fortes similitudes conceptuelles, pourtant l’esprit que transmettent les indubitables nouveautés parviennent à mettre de côté ce lourd sentiment de déjà vu.

De coriaces adversaires

On retrouve parmi les habitués du genre, un système d'ordres basique et instinctif à la fois permettant de gérer très simplement ses troupes et sa production. La récolte du Tiberium, véritable emblème de la série, restera  comme toujours un point névralgique de notre campagne militaire. Sans cette dernière il est quasi impossible de surpasser l’ennemi dès lors qu’on se trouve dans des conditions dites « normales ».

Cette moisson donne lieu à de très belles animations touchant aussi bien la moissonneuse que la centrale de raffinerie. Pour se convaincre du savoir-faire d’Electronic Arts, il suffit tout simplement d’user et d’abuser des armes de destructions massives. Canon à Ion, bombe nucléaire ou encore réaction sismique, ces dévastatrices armes donnent lieu à un déluge d’effets spéciaux élégamment réalisés.

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La convergence, une option souvent fatale pour nos ennemis

On pourra d’autre part saluer le travail des scénaristes, dont l’objectif principal était de diversifier un tant soit peu les missions et leurs environnements associés. En tant qu’illustre commandant nous serons amené à découvrir et voyager à travers l’ensemble du globe. Et les différences climatiques constatées à travers chacune de ces missions soulignent plus encore le travail des artistes.

Electronic Arts nous fait part au niveau du doublage d’un sérieux travail. Sans atteindre des sommets elle influe notablement dans l’immersion du joueur au même titre que l’entraînante bande originale. Alors que l’intelligence artificielle se montre excessivement gênante durant la campagne solo, elle le sera d’autant plus durant le mode escarmouche.

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Les Scrins, de redoutables adversaires

Conçue pour exploiter avec brio les cartes du mode multi-joueurs, l’IA a sérieusement gagné en potentiel et n’hésite pas le moins du monde à employer de vastes stratégies d’expansions. Selon le niveau de difficulté, l’ordinateur agira en conséquence dans le but unique de nous anéantir. Mais dès lors qu’on se met à taquiner l’élite, la difficulté tend fâcheusement à croître et il faudra plus d’un essai pour parvenir à dominer notre adversaire.

Dans l’ensemble, les artistes ont su cerner à merveille l’esprit des Command And Conquer. Immédiat, accessible et justement mis en scène, Tiberium Wars bénéficie d’un excellent ensemble artistique. Certains voyaient en Tiberium Wars un énième épisode des Command And Conquer, d’autres voyaient en lui le véritable renouveau d’une longue série.

Conclusion

Mais au final, ce nouvel opus reste plus bien traditionnel et conservateur qu’on le pense. Par ailleurs ce même manque d’originalité joue visiblement en sa faveur. Sans se positionner en tant que référence indubitable, le jeu suit avec grande clarté une logique de continuité chère à de nombreux joueurs.

Configuration de test :

  • ASUS P5B
  • Intel Core 2 Duo E6600 O/C @ 4Ghz
  • Corsair PC6400 4096Mo XMS2 TwinX (4x1024Mo) Pro
  • nVidia Geforce 8800 GTX O/C @ 620Mhz/1020Mhz (GPU/GRAM)
  • SoundMAX HD Audio
  • Maxtor 320Go 7200RPM S-ATA 2 16Mo
  • Iiyama ProLite E430S

+ Les plus

  • Des graphismes réussis
  • Excellente mise en scène
  • Simple et accessible
  • Doublage sérieux
  • Intense rythme de jeu

- Les moins

  • Trop calqué
  • Gameplay rudimentaire
  • Quelques soucis d'IA
  • Missions parfois simplettes