De belles têtes de vainqueur

Vous vous sentez imaginatifs, et l'écriture de scénario vous tente ? Alors vous auriez dû postuler pour rédiger celui d'Elite Forces : Unit 77, car les développeurs ont vraisemblablement usé du copier/coller pour ce titre. En quelques lignes, l'action se présente ainsi : des scientifiques, artistes de renoms ainsi que des génies de l'industrie ont été capturés et sont maintenant retenus en otage par le redoutable Hamil Hallouche et ses fanatiques, réunis sous l'appellation "Aube de la Résurrection". On se doute bien qu'avec un tel nom, ce terroriste doit être du genre bronzé, un beau cliché sur lequel on passera pour éviter de bien tristes polémiques.

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Mais comme chez Gammick, on n'a pas les mêmes moyens que Konami, on n'a d'autre choix que d'envoyer plusieurs soldats bien moins qualifiés qu'un unique mercenaire tel que Solid Snake. Commençons par le type qui ne donne pas envie d'acheter le jeu sur la jaquette, Dag Hammer. Sa spécialité ? Le tir au bazooka. Il peut ainsi détruire des véhicules, sur terre et aériens. Intéressons-nous maintenant à la femme de l'équipe, Kendra Chase, qui elle, peut utiliser son sniper afin d'exterminer des cibles éloignées et avec précision.

Le petit surdoué de l'électronique, de son nom Bill Matic, vous permettra de passer des portes verrouillées et autres dispositifs récalcitrants, en plus de sa capacité à lancer des grenades. Et pour finir, T.K. Richter, aux caractéristiques semblables, à la différence qu'il n'agit pas avec finesse, les explosifs ayant sa préférence. Chacun sera nécessaire au bon déroulement de l'action du soft.

Objectif calvaire

C'est ainsi parti pour douze missions où le but final sera bien souvent de venir à bout de vos adversaires. Et ce dans des décors qui flattent la rétine. Le feuillage des arbres, leurs ombres portées sur le sol, les premiers niveaux vous emmèneront visiter des forêts bien malfamées, mais joliment représentées. Les petits guerriers que vous dirigerez sont de plus assez bien animés, on ne leur demandait pas en même temps d'avoir une large palette de mouvements étant donné qu'ils se limiteront à courir et à tirer sur ce qui bouge la majeure partie du temps.

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La vue choisie du dessus aurait pu s'avérer assez pratique, mais malgré la 3D, il est impossible de faire pivoter la caméra. Si un ennemi vous attaque dissimulé par un élément du décor, vous devrez donc agir à l'aveuglette, en espérant l'atteindre avec vos balles (munitions infinies au passage, ouf). Quelques touchettes avec votre stylet sur vos ennemis et ceux-ci rendront l'âme. Tout se fait ou presque effectivement tactilement. Pointez le personnage que vous souhaitez diriger, et glissez le stylet vers la direction voulue pour le déplacer. Ou alors indiquez juste le chemin à suivre, et votre soldat ou groupe se soumettra à votre ordre. Il est d'ailleurs possible de faire cavalier seul, en laissant ses camarades derrière. Cela étant, il faudra tout de même reprendre le contrôle des abandonnés lors d'attaques ennemies, car ils ne se défendront pas tout seuls.

"... et le pire, c'est la guerre !"

Les raseurs en tout genre qui ne veulent pas laisser de traces derrière eux seront déçus, car il sera toujours impossible de nettoyer entièrement un niveau. Les ennemis apparaissant plus ou moins aléatoirement, on aura tôt fait de vouloir aller droit au but sans se poser de questions. Surtout que tuer les disciples d'Allouche ne vous rapportera rien. Pas d'expérience, ni d'objet. Comptez donc seulement sur votre dextérité pour vous en sortir le mieux possible. Et si l'un de vos compagnons venait à mourir sur le champ de bataille, ou si même un véhicule jugé important dans la mission en cours se trouvait hors service, le Game Over se présenterait à vous.

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Une sauvegarde en cours de niveau vous sera permise, et il faudra aller la trouver par vos propres moyens (représentée par un halo vert). Si vos premiers faits d'armes ne vous poseront pas de réels problèmes, passées quatre ou cinq missions, vous sentirez très vite la difficulté monter crescendo. Et à ce moment-là, passer à travers les feux ennemis sera ardu, et la méthode "je bourrine dans le tas en ne me préoccupant du reste" aura bien de peu de chances de s'avérer concluante.

Une coquille vide ?

Metal Slug 7 n'était pas exempt de défauts, mais sa jouabilité était réglée comme du papier à musique. Ce qui n'est pas le cas d'Elite Forces : Unit 77. Dans les désagréments auxquels vous pourrez être confrontés, citons le soucis lié à l'arme secondaire. Pour en faire usage, il faut pointer votre stylet sur cette icône, ensuite, sur la cible désirée. Simple, isn't it ? Seulement, quand vous êtes touché, la procédure doit être recommencée. Impossible donc de mitrailler votre assaillant au bazooka ou aux grenades tant qu'il vous offrira des balles par dizaines. Je tire une fois, j'esquive, je tire de nouveau, j'esquive...Peut-être plus réaliste, mais pas des plus amusants, et encore moins pratique, avouons-le clairement.

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Même l'intelligence artificielle de vos troupes est reprochable. Un conseil, restez bien groupés. L'un de vos compagnons peut rester coincé par un élément du décor si vous n'y prenez pas garde, le bougre n'ayant pas la présence d'esprit de faire le tour de l'obstacle par lui-même pour vous rejoindre. Dans un semblable ordre d'idée, quand le chef de file part dans une direction, la file en question met un temps de latence assez fâcheux avant d'emprunter la même voie. Ce qui occasionne des morts stupides lors de réceptions surprises et non voulues de grenades destructrices. On ne rigole pas avec la guerre. Mais quand même.

Conclusion

elite-forces-unit-77-jaquette Un moment sympa à passer ? Oui. Des frustrations par moment ? Egalement. Les défauts cités n'auraient pu être que secondaires si Elite Forces : Unit 77 avait eu les moyens de se payer une dose suffisante d'originalité. Ce n'est malheureusement pas le cas, et c'est avec un certain regret que nous classerons ce titre parmi ceux dont on oubliera le nom assez vite. Dommage, tant d'un point de vue graphique, le soft apportait satisfaction. Manier un groupe de soldats armés lors de missions périlleuses est certes quelque chose d'excitant, mais les développeurs ont carrément manqué d'ambition. Il fallait penser à tout.

Elite Forces : Unit 77 est disponible à partir de 29€.

+ Les plus

  • Des graphismes loin d'être moches
  • Diriger un escadron de soldats en mission

- Les moins

  • Une représentation visuelle pas très confortable
  • Une replay value quasi-inexistante
  • Maniabilité énervante par moments
  • IA pas toujours au poil