C'est l'histoire d'un Esc...

Mr. Esc ne signifie pas qu'il va être question d'une histoire de touche située en haut à gauche d'un clavier en proie à la solitude. Non, Mr. Esc se définit comme un escapologiste. Comme son nom l'indique difficilement,  il s'agit d'une personne qui porte secours à d'autres en détresse, une veuve et son orphelin d'un côté, un chiot oublié au milieu des flammes de l'autre. C'est à peine si on ne lui demanderait pas d'aller sauver le JT de Laurence Ferrari. Chacun ses problèmes après tout.


Le soft de Taito a déjà sévi plusieurs fois, deux sur PSP, puis sur Xbox Live Arcade, et à chaque fois, on ne pouvait lui retirer son aspect addictif. Le principe est donc, pour notre Monsieur Escapologiste en chef, le suivant : amener les survivants (ainsi que lui-même, tant qu'à faire) de diverses catastrophes (incendies, inondations) vers la porte de sortie, d'où le titre du jeu. Et cela à travers une centaine de niveaux tous plus retors les uns que les autres, car passées les premières épreuves, étant uniquement présentes pour installer en vous la confiance, la suite s'annoncera corsée, et pas qu'un peu.

N'appelez pas les pompiers, on a ce qu'il faut !

Vous aurez en tout dix Situations à régler, divisées chacune en dix niveaux, ce qui nous donne un total de cent tableaux, si vous avez bien tout suivi depuis le début de cette phrase. Et bien entendu, la difficulté sera l'invité d'honneur du jeu et se paiera même le luxe d'apparaitre assez tôt dans la progression (pour ma part, Situation 3, Niveau 2, qui m'a causé bien des problèmes). Les personnes que vous serez fatalement amenés à sauver ont chacune leurs caractéristiques, suivant leur classe et leur âge, dont il sera bon de se souvenir. Par exemple, les Enfants, grâce à leur petite taille, pourront se faufiler dans des recoins inaccessibles à des Adultes, mais ce sera bien là leur seule force. Les Jeunes jouiront par contre à peu de choses près des mêmes capacités que Mr. Esc.


Les Adultes justement, que le jeu définit bizarrement comme des individus fortement enrobés, disposeront quant à eux d'une force leur permettant de pousser des caisses, blocs de glace, etc... et s'avèreront donc utiles dans bien des cas. Ajoutons à cela les Patients, dont le nom n'a pas été si bien trouvé que ça puisqu'ils représentent des gens blessés ne pouvant se déplacer. Il faudra donc que Mr.Esc se donne la peine de les porter, et pendant ce temps, il ne pourra effectuer aucune autre action. Restent les Chiens qui, à l'instar des Enfants, ont la capacité de s'immiscer dans des passages étroits, et également de faire de grands sauts latéraux. Le but du jeu sera ainsi de parvenir à jongler avec les facultés et faiblesses de chacun, et ce en utilisant des objets qui parsèmeront les différents stages.

Toujours là pour toi

Pour sa venue sur DS, Exit a choisi d'adapter sa jouabilité au support. Pour amener Mr. Esc (le personnage principal du jeu, souvenez-vous) d'un point A à un point B, touchez le monsieur une fois, puis l'endroit de sa destination, et notre sauveteur s'y rendra. Même manipulation pour actionner un interrupteur, ou ramasser un objet : on touche Mr. Esc, puis l'élément sur lequel on veut qu'il agisse. Le titre réagit parfois (trop) sensiblement quand on veut sélectionner un personnage, et il faut alors s'y reprendre calmement afin de conserver toute sa lucidité pour résoudre les énigmes. Vous pouvez aussi parcourir un niveau entier (dont la carte apparait sur l'écran supérieur de la DS) des yeux à l'aide de la croix directionnelle, ou bien des quatre boutons situés à votre droite, si vous avez eu la bonne idée de naître ou de devenir gaucher.


Les contextes seront divers : hôtel grignoté par le feu, centre commercial qui s'est vu transformé en congélateur géant... Dans le premier cas, les flammes représenteront des obstacles dont il sera nécessaire de se défaire à l'aide d'extincteurs, tandis que dans le suivant, le sol givré et glissant sera à prendre en compte quand on posera les pieds dessus. Mr. Esc sera aussi aux prises avec son rival, Jet, qui lui s'est fait une spécialité des sauvetages aériens, grâce notamment à ses réacteurs placés sur son dos.

Cent niveaux pour prouver sa bravoure

Les jeux de réflexion n'ont en général pas besoin de graphismes au top, et Exit DS ne déroge qu'un poil à cette règle, en arborant des écrans finalement assez proches de la version PSP, et qui se marient fort bien à l'intérêt des missions. L'animation des protagonistes est appréciable, en même temps, le jeu n'a pas grand chose à animer, alors le contraire aurait été scandaleux. Pour les musiques, elles sont vraiment très bonnes dans les menus, mais celles présentes dans les niveaux en eux-mêmes deviennent rapidement quelconques dans le "feu" de l'action. Mais l'ambiance "rétro-jazzy" de la soundtrack reste vraiment plaisante, en dépit de l'inégalité de son ensemble.


Le joueur pourra faire et refaire les niveaux pour améliorer son score, mais au fil de l'avancée, la difficulté sera telle que parvenir à être très bien noté sur un niveau du premier coup représentera un exercice extrêmement ardu. Dans un soucis pratique, le jeu vous autorise à planifier vos actions pour qu'elles soient automatiquement réalisées dans l'ordre que vous aurez défini. Je m'explique : en appuyant puis en maintenant le bouton L enfoncé, vous pourrez par exemple toucher Mr. Esc avec votre stylet, puis une clé juste à côté, pour finir avec une porte verrouillée, et en relâchant L, votre personnage effectuera les déplacements que vous lui aurez indiqués pour finalement ouvrir cette porte. Un gain de temps bienvenu, et vu le temps que vous passerez sans nul doute sur les énigmes, ce ne sera pas de trop.

Conclusion

Au final, Exit DS ne fait pas un passage inutile sur la portable de Nintendo, pourtant déjà bien pourvue en jeux de réflexion, en nous proposant des missions dont certaines nous feront nous retirer des touffes de cheveux, mais qui dégageront cependant un certain capital plaisir, surtout quand on les aura complétées. On peut ainsi perdre un temps fou sur une énigme dont la résolution pourra paraitre logique pour quelqu'un d'autre, et c'est à ce moment-là que vous entamerez une relation de "je t'aime - non je ne t'aime pas" avec Exit DS. Si vous avez les nerfs assez solides, et parvenez au bout des cent missions, il se pourrait bien que, si votre score est suffisamment élevé, vous en débloquiez d'autres. Un bon, voire très bon divertissement, qui occupera vos déplacements en train ou vos séjours prolongés dans les cabinets.

Et pas de panique, tous les textes à l'écran sont en français, malgré ce que peuvent laisser croire certaines photos présentes dans ce test.

Exit DS est disponible à partir de 25,64€.

+ Les plus

  • De longues heures passées à se triturer les méninges
  • Un principe et un habillage agréables

- Les moins

  • Parfois (souvent ?) trop difficile
  • Une bande-son trop oubliable par moments