L'inconnu se dévoile

Il est désormais impensable de ne pas connaître la célèbre série qu'est Final Fantasy. Depuis le septième épisode, l'Europe jouit de la production de Square Enix. La société japonaise a commencé il y a quelques années la réédition de ses anciens hits sur les consoles actuelles. Cela a été le cas de Final Fantasy à Final Fantasy VI sur PSone, puis sur GameBoy Advance. Seulement, le troisième épisode était toujours l'éternel absent et cela date de 17 ans maintenant.


En effet, Final Fantasy III est sorti sur Famicom en 1990 et uniquement au Japon. Ni les USA, ni l'Europe eurent la chance de s'adonner à l'épisode le plus abouti de la série avant de passer à la Super Famicom.

Il fallut donc attendre 2007 pour profiter de ce mystérieux opus, qui plus est extrêmement soigné dans son remaniement. La trame reste donc sensiblement similaire au volet initial, en apportant une touche de nouveauté dans le gameplay et les graphismes. Vous incarnez Luneth qui rencontrera trois alliés avec lesquels il partira sauver le monde en temps que guerriers de la lumière. La lourde tâche de libérer les différents cristaux d'un monde rempli de tourments vous sera donc rapidement confiée dans l'aventure qui s'annonce plutôt longue et intéressante.

Les jobs, un choix judicieux

Le système de jobs a débuté dès le premier volet de la série, mais obligeait à sélectionner un statut dès le début de l'aventure qui ne peut être changé par la suite. Final Fantasy III était donc le premier opus à proposer un système de jobs bien étoffé, permettant d'en changer selon les environnements et ennemis auxquels vous vous confronterez. Le système sera utilisé dans Final Fantasy V également et plus récemment dans Final Fantasy XI.


L'opus de 1990 proposait déjà un panel de jobs assez impressionnant. La version DS reprendra donc cette optique en tant qu'élément majeur. Au départ, vous commencerez en tant que freelance mais vous aurez vite le choix entre les premiers statuts possibles : guerrier, mage noir, mage blanc, mage rouge, moine et voleur. Lors de l'avancement de votre quête et le passage de certains points majeurs de l'aventure (la destruction d'un boss, l'acquisition d'un cristal), de nouveaux jobs apparaîtront. Karatéka, conjureur, chevalier dragon, chevalier noir, invokeur, barde ou encore géomancien sont une partie des titres disponibles.

Au delà de simples titres et costumes, chaque job dispose de capacités et d'équipements qui leurs sont propres. Ainsi, les armes seront à acheter avec grande réflexion puisqu'elles ne seront pas utilisables avec n'importe quel statut. Ainsi, certains mages pourront utiliser que des sceptres tandis que d'autres pourront s'armer d'un arc ou d'une dague. Il en est de même pour les équipements puisqu'une cuirasse qui peut être appliquée sur un chevalier ne pourra pas forcément être utilisée sur un chevalier noir, etc. Il faudra donc être extrêmement vigilant quant à l'achat d'armes et équipements afin de ne pas gaspiller inutilement ses Gils.


Les capacités sont toutes diverses et originales. Certains jobs comme les guerriers, chevaliers, moines ou encore vikings sont bien plus à l'aise en terme d'attaques frontales que les mages, conjureurs et autres géomanciens. Ces derniers sont bien plus utiles en terme de magies et invocations. L'aventure vous pousse d'ailleurs à avoir continuellement un mage noir et un mage blanc dans votre équipe puisqu'ils sont les seuls à pouvoir accéder aux magies de hauts niveaux dans leurs domaines respectifs.

Une expérience longuement acquise

Bien que vos personnages augmentent leurs niveaux en effectuant divers combats, chaque job évolue de la même manière. Ainsi, vous commencez au niveau 1 et vous devrez accumuler les affrontements pour que votre statut soit plus optimisé, donc plus puissant. Ainsi, plus vous gagnerez en niveau, plus vos attaques frontales seront maximisées en terme de dégâts et de combos.


En ce qui concerne les mages, les magies disponibles seront plus nombreuses, vous permettant d'en lancer davantage. En effet, point de jauge de MP dans Final Fantasy III mais un système de points de magie. Vous pourrez par exemple lancer 15 fois une magie de niveau 1, 7 fois une magie de niveau 2 préalablement obtenues et assimilées via le menu.

Plus vous évoluerez dans le niveau du job, plus vous pourrez lancer de magies et accéder aux plus puissantes. Les mages devenant très forts par la suite, il est conseiller de bien les faire évoluer dans l'aventure, bien qu'il faudra faire attention à ne pas tomber à cours de points de magie car les Ether sont peu nombreux dans le soft. Bien évidemment, certains jobs tels que le géomancien permetentt d'invoquer des divinités sans utiliser les points de magie.


Bien que certains jobs sont assez handicapants dans le cadre où les boutiques n'offrent pas forcément leurs équipements et armes pour faire face équitablement aux hordes d'ennemis, leurs évolutions peuvent parfois révéler des surprises intéressantes, donnant une toute autre dimension de l'observation initiale du dit job.

Lorsque vous serez amené à changer de statut à vos personnages au cours de votre partie, vous aurez un temps d'adaptation proportionnel au niveau du job choisi. Pendant ce laps de temps (indiqué en nombre de combats à effectuer), votre puissance sera nettement amoindrie. Il faudra donc prévoir de faire ces modifications lorsque vous n'êtes pas dans un donjon.

Un bond en avant, mais des réserves

Graphiquement parlant, Final Fantasy III nous offre une magnifique claque, nous flattant irrémédiablement la rétine des les premières secondes de jeu. Dès la cinématique d'intro, on sent que la qualité va être lourdement jouissive ! Quand on voit l'aspect graphique général assez proche d'un Final Fantasy IX sur PSone, on ne peut qu'admirer ! La 3D est ici finement utilisée, permettant d'avoir des animations particulièrement propres, donnant un caractère prononcé aux divers environnements et protagonistes rencontrés.


En contrepartie, on peut "reprocher" à l'opus un dirigisme un peu trop prononcé. Certes il s'agit du remake d'un jeu Famicom, mais on est parfois un peu pris dans l'étau, nous résignant à aller aux endroits indiqués. Quelques lieux et mini-quêtes optionnels sont bien là, mais peu exploités malheureusement.

A côté de ça, l'environnement est plutôt riche, nous permettant de vaquer aisément entre deux mondes distincts et se balader avec son aéronef à la recherche du prochain donjon à parcourir. A ce sujet d'ailleurs, prévoyez bien vos équipements et niveaux avant d'y pénétrer puisqu'il n'y aura aucun point de sauvegarde (on ne peut sauvegarder que sur la carte du monde). Vu que la difficulté est assez poussée, il n'est pas rare de batailler pour arriver au boss du donjon pour se faire injustement détruire. Les séances de "levelling" seront donc de rigueur après chaque phase importante si vous voulez continuer l'aventure sans suer à outrance.


Enfin, les capacités de la DS ne sont pas suffisamment exploitées puisque l'écran supérieur n'est que trop peu utilisé. On aurait aimé par exemple apercevoir les statuts des ennemis lors des combats ou encore la carte lors des phases d'exploration de donjons, mais l'écran reste désespérément noir.

L'utilisation du stylet, bien qu'elle soit présente, devient très vite une tare puisqu'elle se révèle réellement approximative lors des déplacements et très peu pratique lors des combats. On revient donc très vite à une utilisation plus conventionnelle à la croix directionnelle pour plus de confort.

+ Les plus

  • Le soin graphique.
  • Les thèmes sonores magnifiques.
  • Le principe des jobs bien exploité.
  • Une durée de vie honorable.

- Les moins

  • Les capacités de la DS mal exploitées (écran, stylet).
  • Des animations parfois ralenties.
  • Un dirigisme assez prononcé.