Le retour du old school

Il y a treize ans, apparaissait The Legend of Kage en arcade, soft développé par Taito et qui nous faisait contrôler un ninja du nom de Kage, parti délivrer sa Princesse Kiri dans le but de lui faire changer de nom. Car s'étant mis en tête de se mettre en couple avec la princesse, il ne pouvait décemment accepter que sa descendance porte le nom d'un fromage fondu. Vous l'aurez compris, je n'ai fait qu'étoffer la trame principale du jeu, somme toute assez basique. Pour résumer, dans le précédent épisode, le ninja Kage commençait sa quête dans une forêt où se dissimulaient des moines maléfiques qui ne lui voulaient que du mal. Après s'en être débarrassé, il décèdera bêtement au second niveau, victime d'un coup donné par un ennemi caché dans l'eau. Enfin, il s'agit du descriptif de ma partie. Honte à moi.


Car bon, il faut dire qu'en ce temps, les jeux d'action n'étaient pour ainsi dire pas tolérants du tout. Une touchette, et une précieuse vie s'envolait (Contra, je pense à toi). La difficulté du premier Legend of Kage provenait en partie de cette marge d'erreur trop peu importante à mon goût, mais également de sa pléthore d'ennemis dont certains ne dévoilaient leur présence au dernier moment, celui où vous étiez déjà touché par leurs shurikens. Autant dire qu'il fallait avoir des réflexes d'acier pour avancer dans ce jeu où le héros faisait des bonds gigantesques. Et dire que je me disais que cela me permettrait d'en finir avec les niveaux plus vite et plus facilement.

En galante compagnie

On le voit maintenant, les jeux complexes ne font plus autant vendre, il faut voir comme la difficulté des jeux a été rabaissée, depuis de nombreuses années. Ou bien alors nous sommes nous habitués à cette jouabilité rêche, et ne laissant que peu la place au doute ? Quoi qu'il en soit, il était à peu près certain qu'un effort allait être fait pour que The Legend of Kage 2 soit abordable pour le commun des mortels. Et c'est le cas. J'ai pu aller bien au delà du second niveau, et mon ego a pu de ce fait regagner quelques points. Le découpage du jeu reste assez classique, dans le fond : quelques écrans scénaristiques (nouveauté par rapport au premier épisode), puis plusieurs tableaux d'action pure et dure pour enfin arriver à un autre écran vous présentant le boss du niveau, qui n'attendait que vous pour s'offrir un peu d'exercice.


Autre apparition, celle d'un deuxième personnage que vous pourrez sélectionner à la place de Kage. Chihiro est une jeune femme ninja qui diffèrera quelque peu de Kage dans certaines compétences, mais qui globalement lui sera assez semblable (à la différence qu'elle conserve sa poitrine cachée). Pour se débarrasser de la horde de méchants à leurs trousses, ils disposeront d'habiletés telles que sauter, escalader les murs, attaquer avec leur katana (pour Kage) ou leur kusarigama (pour Chihiro), ainsi que de Ninjutsu. Ces derniers sont des pouvoirs que vous ne pourrez déclencher qu'après les avoir créés  vous-même, et cela ne sera possible qu'en réunissant un certain nombre d'orbes élémentaires, récupérables dans les tableaux, dont certains sont bien cachés. Il ne sera en outre possible de procéder à cette manipulation qu'entre les niveaux.

Le pouvoir du ninja

C'est à ce moment-là que le stylet fera sa seule et unique apparition. Il vous servira à déplacer ces orbes dans les creux du parchemin qui apparaitra à l'écran, et selon leur agencement, vous aurez accès à différents pouvoirs dont la description vous sera donnée sur l'écran du haut. Les combinaisons que vous pourrez former donneront naissance à des Ninjutsu utilisables dans le jeu en les choisissant avec le bouton L, et pour les activer, il suffira d'appuyer sur X. Dans les Ninjutsu disponibles, citons celui du Tonnerre, qui illuminera une partie de l'écran d'éclairs dévastateurs, ou bien celui capable de restaurer une petite portion de votre barre de vie. Bien entendu, leur utilisation ne sera pas illimitée, et devra donc se faire avec sagesse.


Alors, même si j'ai évoqué le peuplement important des niveaux par ses occupants belliqueux, bien souvent, ne pas faire attention à eux et filer vers la fin du niveau représentera la meilleure façon d'avancer dans le jeu sans trop de mal. Bien sûr, les gamers qui mangent du Ghouls 'n Ghosts en un crédit tous les jours farfouilleront partout pour trouver des orbes, afin de créer des Ninjutsu surpuissants.  Ceux-là même pourront être motivés par le mode hard activé quand on boucle le jeu une première fois. Mais tel un bon jeu d'arcade, The Legend of Kage 2 s'avère effectivement bon, dur mais court.

Pour les fans

Si dans son action, The Legend of Kage 2 rappelle furieusement les jeux d'arcade d'antan, ses graphismes témoignent d'un hommage rendu à son prédécesseur. Evidemment, les développeurs se sont dits que d'apporter un peu de neuf à la réalisation ne serait pas de trop. On ne s'extasiera toutefois pas sur le résultat, même si la 2D présentée est soignée. Les magies ne sont pas des plus impressionnantes... les effets d'explosion peut-être. Mais très sincèrement, de voir notre ninja faire des sauts d'une hauteur proportionnelle au trou de la Sécu sous la pluie battante la nuit nous fait dire que Taito a voulu conserver l'esprit du premier volet, et y est parvenu avec un certain brio. Seulement, quand on retombe de ces fameux sauts, il peut être énervant de voir réapparaitre des ennemis qui en profitent pour nous taper méchamment. Un peu de pratique et il n'y paraitra (presque) plus.


Musicalement, les différents niveaux sont assez bien illustrés, les morceaux faisant preuve d'une fougue qui vous motivera à nettoyer la dizaine de tableaux de ses habitants. A noter la première note de la musique qui introduit l'apparition des boss, qui rappelle l'intro de "She's Out of my Life", de Michael Jackson. Voilà pour l'anecdote dispensable de ce test.

Conclusion

The Legend of Kage premier du nom avait ses fans, c'est peut-être pour eux que Taito a voulu développer une suite, qui se révèle bien moins frustrante que son aîné, avec les continues (infinis) qui ne s'enchainent que lors des confrontations avec les boss de fin de niveau. Si on ne cherche qu'à plier le soft le plus rapidement possible, on n'exterminera que la vermine en face de nous, sans chercher à aller occire ceux nécessitant un minimum d'attention pour les débusquer. Mais il fera vibrer la fibre nostalgique des joueurs qui aiment à terminer un niveau en ne s'étant jamais fait toucher une seule fois et en ayant éliminé le plus d'ennemis possible. Les autres n'ayant pas connu ou n'étant pas sensibles aux charmes des jeux sortis dans les années 90 ne verront là qu'un énième jeu d'action dans lequel on peine à trouver une once d'originalité.

Et comme de bien entendu, Square Enix a traduit les textes en français, merci à lui.

The Legend of Kage 2 est disponible à partir de 26,99€.

+ Les plus

  • Le retour d'un hit de Taito
  • Une action frénétique
  • Un esprit old school de retour

- Les moins

  • Peu original, finalement