Un contexte historique marquant

La licence a connu une véritable reconnaissance des joueurs PC entre 1997 et 2000 avec les trois volets de Panzer General, des excellents wargames en 2D basés sur la déchirante Seconde Guerre Mondiale. La série s'est ensuite déclinée en Codename Panzers avec un passage en 3D qui ne plait pas forcément à tous les joueurs. Alors qu'un épisode est attendu dans les mois à venir sur PSP, les développeurs de Sproing Entertainment ne se font pas prier en proposant Panzer Tactics DS.

Contrairement à tous les jeux de stratégie de qualité très honorable tels que Anno 1701 (accéder à notre test) ou encore les deux derniers épisodes d'Advance Wars, Panzer Tactics DS se présente comme un véritable wargame puisqu'il simule parfaitement des conflits historiques avec une prise en main qui se rapproche d'un jeu de plateau.


Comme l'a instauré la série à la base, la Seconde Guerre Mondiale est ici le contexte utilisé de façon bien précis, détaillé et diablement efficace, malgré son côté quelque peu réchauffé. La partie principale du jeu se situe dans le mode Campagne, permettant de prendre en main trois acteurs majeurs de ce long conflit. L'armée de la Wehrmacht (l'Axe) reprend les avancées allemandes de la Pologne à Stalingrad. Ce scénario est parfait pour les débutants en la matière, afin de se faire la main sur les différentes actions et stratégies à adopter. L'Armée Rouge reprend la libération de la patrie russe de l'invasion nazie. La difficulté est intermédiaire car les factions nazies se présentent bien mieux fournies que vos armées. La partie la plus difficile reste celle des Alliés qui tenteront avec acharnement de libérer le Vieux Continent du joug des troupes d'Hitler.

Avant de vous lancer tête baissée dans des prises de territoire, je ne peux que vous conseiller de suivre les didacticiels qui se révèlent très explicites pour apprendre les différentes ficelles qu'il faut absolument assimiler si l'on ne veut pas finir sauvagement exterminé. L'apprentissage des dix tutoriels est long, très long, mais une fois toutes les manœuvres possibles en tête, vous ne serez que plus efficace face aux armées ennemies toujours plus redoutables.

Des opérations de longue haleine

Comme tout wargame qui se respecte, la prise en main se veut assez longue puisque les options sont légion et il est parfois fatal d'agir sans réfléchir efficacement aux conséquences qui seront engendrées. Le lancement d'une mission présente un léger briefing, montrant les différents objectifs à mener afin de terminer la mission. La vue en 2D de l'écran tactile montre assez grossièrement les unités alliées et ennemies sur un environnement sous forme de cases. On pense donc immédiatement aux jeux de guerre sur plateau et on s'imagine déjà déplacer ses unités avec stratégie pour prendre les troupes ennemies à revers ou encore en embuscade, surtout que la maniabilité au stylet est de bonne facture.

L'écran supérieur de la console vous servira de source explicative cruciale pour mener à bien vos déploiements. En effet, lorsque vous sélectionnerez une unité (alliée ou ennemie), vous disposerez des différentes caractéristiques telles que les forces et faiblesses, les munitions restantes ou encore les réserves de carburant lorsqu'il s'agit de troupes motorisées. Il est donc très important de bien sonder ces points afin de savoir quelles unités lancer afin de subir le moins de dégâts possibles.


Il faut également avoir un œil sur les détails du terrain qui peut jouer en votre défaveur selon l'unité qui s'y déplace. Par exemple, une plaine est un environnement totalement découvert qui rend la défense plus faible, mais augmente la capacité de mouvement. Au contraire, les forêts sont des endroits clés pour prendre les ennemis en embuscade mais diminue grandement les déplacements des unités lourdes. Les dunes et autres lieux élevés permettent d'avoir une position de reconnaissance, permettant de localiser les ennemis sur une distance plus élargie.

De nombreuses unités peuvent être déployées sur l'aire d'affrontement, allant des troupes d'infanterie (sapeurs, parachutistes...) aux chars, en passant par les canons antiaériens et autres bombardiers, navires et véhicules de reconnaissance. Au total, on dépasse amplement la centaine d'unités utilisables, permettant de toujours trouver une solution face aux ennemis. Seulement, chaque troupe dispose d'un critère de déplacement qui lui est propre. Par exemple, un canon se déplacera très lentement alors qu'une faction d'infanterie disposera d'un rayon de mouvement plus large.


Pour gagner du temps, vous pourrez choisir de mettre vos canons et autres unités peu encombrantes dans un véhicule de transport, mais ce laps de temps le rend très vulnérable face aux ennemis. Afin de passer d'île en île, vous pourrez même utiliser un avion (dans le cadre ou vous avez un aéroport en votre possession), mais il faudra être vigilant à posséder un aéroport d'arrivée afin d'y déposer les troupes (sauf si la météo devient mauvaise). Dans le cas échéant, il faudra vous munir de troupes de parachutistes qui seront largués à l'endroit clé pour faire le ménage. Si des plages sont à votre disposition, vous pouvez même établir des navires de transport afin de faire traverser toutes vos unités sur les îlots voisins.

Le libre choix d'action

Les toutes premières escarmouches que vous mènerez seront assez basiques en terme d'objectifs puisqu'il vous faudra souvent reprendre des villes clés sous l'emprise ennemie sans perdre trop d'unités. Au fil des missions, vous aurez des directives plus difficiles à mener à bien, comme par exemple éviter de perdre des villes tout en devant gagner du terrain sans perdre trop d'unités. Votre temps de mission est au départ de 30 jours (soit 30 tours) au cours duquel il faudra impérativement terminer les objectifs principaux. Certaines campagnes offrent cependant un temps plus réduit (moins de 25 jours parfois), ce qui ne vous laisse pas l'opportunité de perdre du temps.


Si le temps et la difficulté vous le permettent, vous pouvez vous adonner aux missions secondaires qui se résument souvent à prendre possession de villes adjacentes mis en valeur sur la carte générale du briefing. Cela a pour effet de remporter des points de prestige, l'élément clé de vos missions. En effet, ces points permettent de recruter de nouvelles unités via le menu HQ du choix d'action. C'est donc par là que vous pourrez renvoyer certaines troupes inutiles pour la bonne marche de la mission (contre quelques points de prestige), mais aussi en recruter de nouvelles, afin de les dispatcher autour de votre base de départ. En gros, plus vous mobilisez des villes sous le joug ennemi, plus vous augmentez vos points de prestige. Certaines villes offrent d'ailleurs le rechargement de toutes les armes de vos troupes et de refaire le plein de carburant, ce qui permet de gagner parfois un tour d'action.

Au début d'une mission, des troupes vous sont imposées. Si vous recrutez de nouvelles unités, elles seront dénommées comme « unités clés », puisqu'elles peuvent accueillir un officier qui pourra augmenter son grade au fil des affrontements. Ces derniers ne peuvent être exterminés que par des troupes ennemies du type commando. C'est en perdant trop d'unités clés que vous laisserez échapper l'issue de la bataille (généralement cinq). En fin de mission, une médaille vous sera attribuée, allant d'une à trois étoiles selon la performance de votre mission (rapidité de déploiement, la minimisation des pertes alliées...).

Galerie d'images

Immersion totale

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Panzer Tactics DS propose une immersion de jeu très aboutie dans ce contexte historique au plein cœur de la Seconde Guerre Mondiale, accompagné de thèmes sonores bien poignants. Pour aller plus loin dans les détails, un glossaire des différents termes de la guerre est inclus dans le menu d'entraînement afin de bien cerner les explications des briefings.

La maniabilité se montre relativement confortable malgré le côté assez réduit des écrans de la DS. On ne retrouve pas le syndrome de Sim City DS (accéder à notre test) puisque les déplacements au stylet se font naturellement via un simple glissement sur les cases. Par contre, les actions dans les menus ont une configuration qui prête davantage à l'utilisation des boutons. Le défilement de la carte se montre rapide et surtout très fluide à l'aide de la gâchette et du stylet. On regrettera néanmoins le côté « brut » de l'aspect graphique général, ce qui rend parfois les positionnements des troupes brouillonnes, surtout quand deux unités se situent sur la même case. On perd ainsi un peu de lisibilité.


Les campagnes du jeu se veulent nombreuses et surtout extrêmement longues. Les premières missions se montrent déjà assez longues, surtout si vous comptez effectuer les objectifs secondaires. Il n'est donc pas rare de passer plus de deux heures sur une même campagne, le temps de réfléchir aux stratégies possibles, étudier le terrain et les factions ennemies, ainsi que calculer la puissance d'attaque face aux différentes troupes. Les préparatifs sont donc primordiaux dans ce jeu et les mettre de côté ne vous mènera qu'à un échec cuisant dans les scénarios aux difficultés plus accrues.

Une fois que vous vous serez faits la main sur le mode solo, vous pourrez vous lancer à corps perdu dans des affrontements en ligne via le mode Hotseat (avec un ami en Wi-Fi), en LAN à deux joueurs (nécessité de posséder deux jeux) ou encore en liaison avec le réseau sans-fil de Nintendo pour affronter les joueurs du monde entier. Ce mode clôture avec brio ce Panzer Tactics DS qui culminait déjà au top du wargame sur console portable en solo. Les amateurs du genre seront aux anges.

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Panzer Tactics DS est disponible à l'achat à partir de 37,95€.

+ Les plus

  • La richesse du gameplay.
  • L'immersion de jeu.
  • La durée de vie.
  • Le mode multijoueur.

- Les moins

  • Le côté parfois « brouillon » des unités concentrées.
  • La difficulté assez corsée pour les débutants.