Elle est étoilée, la Machine Étoilée

D'année en année, les productions G.rev deviennent de plus en plus accessibles au public occidental, un excellent constat pour l'admirateur de Border Down frustré de voir son jeu favori coûter le même prix qu'une Wii sur le marché de l'import. Under Defeat n'est lui aussi jamais sorti chez nous (il présentait en plus la tare d'avoir été commercialisé sur Dreamcast près de cinq ans après sa mort), et jusqu'à il y a quelques jours, le seul représentant officiel de G.rev aux États-Unis et en Europe était Senkô no Ronde/Wartech, un mix de shoot et de baston pas unanimement acclamé par la critique.

Strania La Stella Machina (1)

Petit détail amusant : les continues ne sont pas activés de base alors que les crédits, si.

Heureux pouvons-nous nous estimer désormais, car la suite non officielle de tous ces titres, Strania : La Stella Machina, vient de paraître sur le Xbox LIVE Arcade nippon, mais aussi européen. Une disponibilité immédiate qui se paie par quelques termes restés en japonais, rien de méchant toutefois pour qui pense que Fukushima est le nouveau centre SPA à la mode. De toutes les façons, il n'est aucunement besoin de se rentrer un background inutile dans la tête pour s'éclater dans Strania. Le jeu démarre d'ailleurs directement sur le premier niveau, vous expliquant (en anglais et rapidement) les commandes qui ont l'avantage d'être très peu nombreuses. A est réservé au tir automatique, B au changement d'arme (trois au max), tandis que le bouton X libère une furie lorsque la jauge correspondante (O/D) est entièrement remplie. Ce n'est que de cette façon que vous pourrez multiplier votre score par des nombres à virgule comme 1,5.

Trois boutons, c'est peu et beaucoup en même temps quand on sait quoi faire avec (maxime d'un sage acnéique). A vous permet de tirer en même temps avec les deux armes actives de votre mécha. Vous devez en effet savoir que ce dernier porte toujours une arme dans chaque main, sans compter celle qui apparaît en réserve. En appuyant sur B, vous modifiez l'ordre établi dans le sens des aiguilles d'une montre. L'arme que vous déteniez dans votre main droite file dans la réserve tandis que celle qui y résidait atterrit dans votre main gauche. Vous me suivez ? Bien entendu, il faudra jongler avec votre armement disponible selon les situations, et faire attention à la partie de votre corps qui recevra les bonus. Une amélioration arrive par la gauche ? C'est la main du diable qui sera concernée, même topo de l'autre côté. Dans le feu de l'action, il ne sera toutefois pas toujours évident de faire les bons choix en peu de temps.

Strania La Stella Machina (3) Strania La Stella Machina (4)

Les clichés ne rendent malheureusement pas hommage à la vivacité du jeu.

En tout, vous aurez accès à six armes : l'Épée qui causera bien des ravages au corps-à-corps, le Vulcan qui autorisera des tirs vers l'avant couvrant un large champ, le Missile qui se balancera par rafales, la Roquette qui explosera à l'impact, la Bombe que l'on larguera vers les ennemis situés en contrebas et enfin le Laser, très puissante arme disposant d'une longue portée. On ajoutera à cela les modules Direction (le joueur décide lui-même de la direction des tirs mais c'est assez confus à gérer), Reflect (les tirs rebondissent sur les bords de l'écran) et Side (les tirs se font de manière latérale). Petite déception, les armes n'auront droit qu'à une seule et unique évolution.

La puissance de l'élite

Strania est composé de six niveaux (+1 en hard) contenant chacun un boss. Ce qui aurait été génial si on avait bourré d'embranchements les niveaux en question ou s'ils avaient eux-mêmes été subdivisés en plusieurs petits stages. Vous avez senti le malaise, rien de tout ceci n'apparaît dans Strania. La durée de vie moyenne d'un passage dans un niveau se situe entre cinq et dix minutes, quant aux boss, si vous ne parvenez pas à les battre dans le temps imparti, ils s'en iront ricaner dans leur coin pendant que vous filerez vers le stage suivant. Inutile de vous dire que vous passerez par la même occasion à côté d'un bon pactole de points supplémentaires. D'apparents défauts pour les novices, alors que les joueurs spécialistes du shmup ne verront là que des occasions de s'illustrer.

Strania La Stella Machina (5) Strania La Stella Machina (6)

Pour un titre XBLA, Strania : La Stella Machina se défend très bien graphiquement.

Strania donne envie de s'acharner car force est de remarquer que tout est bien calibré ici : la jouabilité est inattaquable, le jeu tourne bien et ne ralentit pas même en cas de belles explosions, et si au final, on se trouve en présence de tas de ferraille surarmés guère charismatiques, l'action est tellement soutenue qu'on se plaît de ces feux d'artifice d'effets graphiques masquant assez bien une esthétique froide et monotone. Les musiques aussi jouent un rôle non négligeable dans le charme de Strania, car elles ont de la personnalité et ne font pas dans la répétitivité. On ne s'en souvient pas forcément en dehors du jeu (et pourtant, cette conséquence s'imposerait vu que le volume par défaut est assez élevé), mais elles insufflent à ce titre un bel enthousiasme le rendant de ce fait plus attachant.

Strania La Stella Machina (7) Strania La Stella Machina (8)

Les premiers boss n'ont rien d'insurmontable, l'état de leur barre de vie après une minute de combat pourra en témoigner.

Au final, on peut se dire que pour les 800 Microsoft Points qu'il nous a coûté, Strania : La Stella Machina aura été une belle surprise. Sa prise en main est certes quasi immédiate, mais le challenge qu'il offre est conséquent, et bien peu seront ceux qui dépasseront le troisième tableau du premier coup, et même du second. Il n'existe par ailleurs pas de mode facile dans ce jeu (mais les traditionnels modes normal, hard et expert sont bien présents), et on ne regrettera pas son absence vu que Strania est déjà suffisamment court comme cela. Personnellement, la démo avait suffi à nous convaincre. Qu'en sera-t-il pour vous ?

A noter la disponibilité prochaine d'un DLC permettant d'incarner le camp ennemi (incluant six nouveaux niveaux et des musiques inédites).

+ Les plus

  • Très propre graphiquement
  • Facile à prendre en main
  • Des musiques stylées
  • Le multijoueur local/online
  • Pas cher

- Les moins

  • Seulement six niveaux, pas bien longs en plus
  • Aurait gagné à être moins froid visuellement
  • Des évolutions limitées