Yves Guillemot, président d'Ubisoft, a récemment accordé un interview au site MCV dans lequel il évoque les changements à venir dans la façon dont l'éditeur développera ses jeux, et les stratégies mises en place mises en évidence par le chaos qui aura été à l'origine de The Watch Dogs et de sa controverse :

Watch Dogs PC - Enhanced Reality Mod V3 - 6  " Ce que nous avons de plus en plus constaté, c'est qu'aujourd'hui nous avons besoin de bien plus de temps pour peaufiner nos jeux. Nous avons fignolé Watch Dogs jusqu'à la dernière minute, modifié certains éléments au tout dernier moment. Du coup, ce que nous avons décidé de faire, c'est de boucler le développement d'un jeu nettement plus tôt, afin que nous puissions tester un plus grand nombre de choses et, éventuellement, changer un certain nombre de paramètres."

En d'autres termes, c'est par manque de temps qu'Ubisoft n'aurait pas pris la peine de véritablement tester son titre phare avant sa sortie, avec l'ensemble des problèmes qu'ont pu constater les joueurs, notamment sur la question des performances et divers bugs, ce qui a également poussé Ubisoft à publier des mises à jour en urgence quelques jours à peine après la sortie du jeu.

Le développement de Watch Dogs ne se sera pas véritablement passé comme prévu, et plutôt que de perdre du temps sur des détails insignifiants pour les joueurs, Ubisoft envisage désormais d'économiser des ressources en réutilisant des éléments déjà existants dans d'autres titres : " Au fil du temps, nous allons réutiliser de plus en plus d’éléments. Actuellement, un studio va créer une voiture qui ne sera même pas réutilisée dans un autre jeu. Nous devons donc nous assurer que ce soit le cas à l'avenir, surtout pour des objets auxquels les gens ne font pas attention. C'est en allant dans cette direction que nous pourrons optimiser notre investissement."

Risque-t-on alors d'en arriver à avoir des univers communs à plusieurs titres avec l'impression de jouer systématiquement au même jeu avec un nom et un personnage principal différent ? Ubisoft ne compte pas en arriver là, mais il est évident que les jeux au contenu 100 % original ne sont pas forcément les plus rentables pour les éditeurs, même avec des titres à fort succès. C'est d'ailleurs pour cela que ces derniers multiplient les DLC payants, bien plus rapides à produire et qui permettent de rentabiliser les licences plus que la création de jeux entiers.

Côté rentabilité, Ubisoft n'a pourtant pas à rougir puisque le premier trimestre aura été rentable pour le groupe : 360 millions d'euros, soit un bond de 374% en glissement annuel. L'éditeur qui tablait sur des revenus prévisionnels à hauteur de 310 millions a donc plus que dépassé ses objectifs. Un succès auquel a justement grandement participé le titre Watch Dogs qui s'est écoulé à plus de 4 millions d'exemplaires la première semaine de sa sortie.

Source : MVC