Le dossier de la Télévision Mobile Personnelle ( TMP ) trouvera-t-il une issue ? Sans modèle économique assuré, sans financement pour la construction du réseau de diffusion, les différents acteurs se renvoyant la balle, le projet n'existe plus que par la volonté politique.

Alors que le gouvernement espérait au moins un pré-accord pour le mois d'avril puis pour le mois de mai, avec l'aide d'un médiateur, Cyril Viguier, choisi par Nahalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat au développement de l'Economie numérique, tout semble être de nouveau remis en cause en cette fin mai.

Les deux opérateurs mobiles, Orange et SFR, pressentis pour bâtir le réseau de diffusion de la TV Mobile au format DVB-H ( Digital Video Broadcasting - Handheld ), ne seraient plus décidés à s'engager avant " un an ou deux ", rapporte le journal Les Echos.

Un véritable camouflet pour le gouvernement, qui espère de son côté une avancée avant le début de l'été et qui est prêt à aménager quelques concessions, notamment sur l'obligation de couverture ( 30% de la population sous trois ans, 60% sous six ans ).


Une médiation impossible ?
Mais pour les opérateurs concernés, le jeu, qui va leur coûter 25 millions d'euros par an, n'en vaut pas la chandelle alors qu'ils proposent déjà la TV Mobile sur réseau 3G, réseau qui n'est pas encore saturé au point de trouver un intérêt de déporter cet usage sur un nouveau réseau de diffusion.

Selon eux, il faudra au moins 1 à 2 ans pour arriver à cette situation et, en attendant, les réseaux mobiles, sous le contrôle exclusif des opérateurs et pour lesquels ils peuvent récupérer une bonne part des revenus générés, seraient suffisants.

Le médiateur Cyril Viguier va donc avoir fort à faire ces prochains jours pour tenter de faire changer d'avis les opérateurs. Il remettra son rapport définitif au gouvernement à la fin de la semaine et, si la situation n'a pas évolué, plusieurs possibilités commencent à se dessiner.


Les scénarios alternatifs à l'étude
Elles pourraient passer par  la récupération des licences par le CSA, ce qui signifierait la mort de la TMP, au moins dans sa forme actuelle, d'autant plus que seules deux chaînes ( sur 13 ) ont signé la convention depuis le mois de septembre 2008.

Autre hypothèse, déjà évoquée, il pourrait y avoir rétrocession d'ici le 31 mars 2010 des licences à TDF et aux opérateurs de télécommunications. Les diffuseurs de chaînes perdraient alors tout contrôle direct au profit des opérateurs.

Enfin, le CSA pourrait être amené à récupérer les licences et à attendre 2011 et la fin de la diffusion analogique pour proposer de nouveau les licences pour la TMP avec deux multiplex supplémentaires libérés à cette occasion dans le cadre du dividende numérique.

La France, déjà en retard sur le dossier de la télévision mobile, qu'elle souhaitait lancer en 2007, peut-elle laisser filer le dossier encore deux ans ? Il est vrai qu'elle n'est pas le seul pays à rencontrer des difficultés et que la mise en place d'un modèle économique satisfaisant semble être un véritable casse-tête. D'autant plus que les enquêtes auprès des consommateurs ne montrent pas une attente effrénée pour cette option.

Source : Les Echos