Toshiba Europe fait la première démonstration de son système de cryptographie quantique.

La filiale européenne du géant japonais Toshiba vient de faire la démonstration de son système de cryptographie quantique (1), a-t-on appris ce jeudi 28 avril.

Développée par une équipe de 30 personnes basée sur le site de recherche de Cambridge, en Angleterre, cette technologie innove dans le domaine de la protection de données vidéo et audio, essentiellement destinée aux vidéo-conférences des entreprises et des entités gouvernementales. A terme cependant, cette technique pourra être étendue à d'autres usages, y compris à la transmission de fichiers pour le grand public.

La cryptographie quantique repose sur l'attribution d'un paquet de photons à chaque bit de donnée transmis sur un réseau en fibre optique: le nombre exact de ces particules de lumière étant connu lors de l'émission, la moindre altération saute immédiatement aux yeux, rendant le piratage inopérant. Autre avantage de ce système: il créée ses propres clés de cryptages (une par bit de donnée), et les rafraîchit ou les change de manière aléatoire; toute tentative de modifier le 'poids' du paquet de photons met ainsi en lumière (c'est le cas de le dire) la présence d'un tentative de ponction de données (piggy-backing): impossible de prélever des données sur le canal de transmission pour les décrypter ensuite...

A l'heure qu'il est, ce système admet des débits de 100 images (et donc de clés) par seconde, ce qui le rend compatible avec les liaisons vidéo commerciales; son débit calculé s'établit pour l'instant à 25 kilobits/seconde entre deux serveurs utilisant la technologie de cryptographie quantique. Lors des essais, des sites distants de 122 kilomètres ont ainsi pu être mis en relation.

Selon le Professeur Andrew Shields, directeur du projet, cette technologie pourrait être commercialisée d'ici deux ou trois ans, dans un premier temps auprés d'organismes gouvernementaux et de grandes entreprises. A terme, elle rendrait plus sûr le transfert de fichiers par le grand public, évitant la corruption de vidéos ou de chansons par des codes malicieux lors de la transmission.

Le coût de ce système, non encore dévoilé, serait un peu plus élevé que les modes de sécurisation de transfert de données classiques, mais son exploitation serait moins onéreuse.

(1): Edictée par le physicien allemand Max Planck en 1900, puis mise en équation (h.v, où h est la constante de Planck, soit environ 6,6261 fois 10 à la puissance -34 joules par seconde, et v la fréquence de l'onde analysée, en Hz) par le physicien autrichien Erwin Schrödinger, la théorie de la mécanique quantique repose sur le fait que des particules physiques élémentaires réagissent à des stimuli électriques de façon inattendue; Planck, Schrödinger et d'autres physiciens ont émis l'idée que si le comportement de ces particules isolées ne pouvait être modélisé, le comportement de ces mêmes particules, une fois regroupées, devenait explicable; d'où le nom choisi pour cette théorie (quantum en latin désigne une 'quantité insécable'). Les premières applications de cette théorie sont intervenues dans les années 80, lorsque les agences américaines de renseignement ont commencé à utiliser le bruit de fond omniprésent sur leurs canaux de communication comme clé de codage.

Source : TechWorld