Si Vivendi devait avoir porté son choix sur l'un des deux repreneurs de SFR ce soir, du côté de Bouygues et de Free Mobile, on tire déjà des plans sur la comète en s'arrangeant dans son coin pour savoir comment éviter à Bouygues de se faire rappeler à l'ordre par l'autorité de la concurrence.

mutualisation bouygues sfr  Ainsi, pour éviter une situation de déséquilibre du marché, Bouygues revendrait 15 000 antennes à Free Mobile, et lui cèderait une partie de ses fréquences 800 MHz. Un deal idéal qui mettrait les trois opérateurs sur un pied d'égalité... Du moins, c'est ce qui souhaite ressortir de la tentative d'accord.

L'ARCEP pourrait voir les choses sous un oeil bien différent, et venir jouer les troubles fête en interdisant purement et simplement cette récupération de fréquences. Toujours annoncé comme hostile à un retour vers un marché à 3 opérateurs, l'ARCEP pourrait rappeler aux opérateurs que les fréquences attribuées à chacun sont incessibles une fois acquises.

Si le régulateur des télécoms n'aura pas vraiment son mot à dire concernant le choix du repreneur laissé à la seule discrétion de Vivendi, les accords déjà négociés entre Bouygues et Free pourraient ne pas faire long feu, à moins d'accorder une dérogation à l'opérateur. L'ARCEP pourrait ainsi imposer certaines conditions à ce transfert, ou purement et simplement l'interdire.

Dans ce cas de figure, Free Mobile devra se tourner vers la mise aux enchères prochaine de la bande 700 MHz dont l'État souhaite tirer 3 milliards d'euros. Le choix de Vivendi pourrait ainsi n'être qu'une étape dans un long processus de négociations avec les régulateurs, comme l'a déjà abordé Maxime Lombardini.