François Pupponi, député- Maire P.S de Sarcelles n’a pas mâché ses mots devant la ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique, décrivant la situation du déploiement de la fibre optique avec ces propos " C’est l’anarchie ! Pour ne pas dire la catastrophe."

Une situation qui trouve son origine selon lui dans les relations " détestables" qu’entretiennent les opérateurs et les collectivités territoriales. Pour lui, les opérateurs " méprisent les élus locaux : faut voir comme ils nous traitent, je n’ai jamais vu des interlocuteurs aussi irrespectueux que les opérateurs, et je les ai tous essayés."

François Pupponi prend ainsi pour exemple la situation de son propre rayon d’action : " Free voulait venir, ils ont déployé de la fibre optique en ville. Ils se sont aperçus qu’il y avait les concurrents ailleurs. Ils ont abandonné la fibre optique sans la brancher, et ils sont repartis. Quand on leur demande quand ils vont revenir, ils nous ont répondu : On sait pas, on verra bien !" .

Une situation intolérable pour le Maire de Sarcelles qui en a également profité pour dénoncer l’opacité des déploiements et la fracture qui se creuse chaque jour un peu plus entre les collectivités ayant les moyens d’aboutir à leur projet et celles ne l’ayant pas : " Il y a des collectivités qui ont les moyens d’imposer un déploiement en payant, mais les collectivités qui n’ont pas les moyens se sentent complètement abandonnées" et ce, qu’elles se situent " en pleine montagne ou à 20 km de Paris".

Derrière ces reproches, c’est autant la question du cout du déploiement que la responsabilité de la charge des frais qui sont abordées. Le député regrette ainsi que les opérateurs ne s’engagent financièrement que dans les zones les plus rentables avant même de considérer les challenges techniques. Les zones les moins denses étant systématiquement écartées du déploiement fibre alors même que les collectivités seraient prêtent à assumer une partie du cout du déploiement.

D’ailleurs, la question de la densité des zones a également été pointée du doigt, l’ARCEP ayant établi un classement des zones territoriales en fonction de 3 densités principales. Une classification jugée trop opaque et illisible qui rend cette dernière incontestable pour les élus.

L’urgence est donc pour les collectivités de renouer le contact avec les opérateurs et pour le gouvernement de s’investir davantage dans l’encadrement du développement de la fibre, sans quoi la situation pourrait être amenée à stagner ou à creuser un peu plus la fracture numérique en France.

Notons toutefois que bien qu’il ne propose pas les avantages de la fibre, le réseau VDSL2 est justement présenté comme un moyen immédiat de permettre l’accès au très haut débit à une partie des Français. Une technologie qui devrait servir de tampon pendant la phase de transition vers le réseau fibre. Reste à s’assurer que le déploiement du VDSL2 ne sera pas un handicap à celui de la fibre optique, l’ARCEP ayant déjà mis en garde les opérateurs vis-à-vis de cette situation.

Source : Univers Freebox