Il y a quelques jours, le co-fondateur d'Apple, Steve Wozniak, tenait des propos particulièrement tranchés sur le Cloud : présageant une évolution "épouvantable" et des "problèmes horribles", il ne voit qu'un funeste horizon "dans les cinq ans à venir".

Ce type de crainte, parfois fondée et souvent exagérée, est celle des premiers pas d'une nouvelle approche technologique, de celles qui remettent en cause les modèles établis au risque d'engendrer un retour en arrière dangereux.

Or, M. Wozniak, le Cloud est tout sauf une nouvelle approche de l'informatique. C'est une conception à pleine maturité, soutenue par des acteurs qui n'ont plus grand-chose à prouver dans leurs domaines respectifs - dont Apple. Pourquoi cette crainte, en ce cas ? Parce que le Cloud soulève souvent des questions qui appellent de multiples réponses. Et il n'y a rien de pire que de devoir trancher rapidement quand pléthore de solutions garantissent toutes le même résultat !

La principale crainte, c'est la sécurité et la confidentialité des données. Face à cette variable, de nombreux acteurs préconisent un contrôle d'accès renforcé, un arsenal juridique valable en tous points du globe, une redondance matérielle et logicielle au-delà du raisonnable, bref : une débauche de moyens pour faire face à l'imprévu.

Or, M. Wozniak a oublié un peu vite que ce Cloud n'est pas une technologie uniforme dont les caractéristiques sont les mêmes partout. L'empreinte locale joue un rôle essentiel dans sa définition et sa conception. En France, par exemple, un certain nombre d'agréments, de certifications et de respects de normes sont nécessaires pour exercer dans certains secteurs d'activité. De plus, un bouclier législatif et réglementaire efficace, complété par des solutions apportées par des acteurs locaux au plus proche des préoccupations de leurs clients, permettent d'appréhender sereinement cette nouvelle façon de consommer des services informatiques.

C'est la notion de Cloud souverain. Au-delà des craintes technologiques en tout genre, la réponse à la crainte d'éloignement (voire de perte) de ses données, c'est de les localiser au plus proche de soi. « Proche de soi » ne veut plus dire dans le département ou la région, mais dans le pays où l'entreprise a choisi de concentrer ses données, pays soumis à un cadre législatif et normatif.

De façon volontaire ou non, on associe souvent le Cloud à la notion de Cloud public, ce qui est le cas des offres les plus largement connues sur le marché : Amazon, Google, Microsoft et Apple. Mais n'oublions pas que les entreprises de notre pays privilégient beaucoup plus les Cloud privés pour leurs données sensibles, ce qui leur permet de maîtriser ce que l'on dit non maîtrisable.

L'écosystème du Cloud est en constante progression. Au fur et à mesure de l'évolution des exigences et des usages professionnels et domestiques, les solutions et les services Cloud s'adaptent et deviennent inéluctables. Les utilisateurs ne se posent plus la question de l'avenir du Cloud, il est assuré ! Une seule interrogation aujourd'hui : où est le Cloud dont j'ai besoin et dans quel cadre est-il opéré ?


N.B. : voir : Le co-fondateur d'Apple a peur du cloud.