Fin mai, le tribunal de première instance de Tunis a ordonné à l'Agence Tunisienne d'Internet ( ATI ) le filtrage de sites à caractère pornographique. Des avocats avaient déposé une plainte selon laquelle de tels sites représentent un " danger pour les mineurs " et sont " contraires aux valeurs musulmanes ".

En juin, l'ATI annonçait la mise en œuvre de ce filtrage sur la base d'adresses de sites pornographiques répertoriés par la technologie Smartfilter de McAfee. Un filtrage pour ses abonnés du secteur public, les utilisateurs des réseaux gérés par l'IRESA ( Institut de Recherche et de l'Enseignement Supérieur Agricole ).

L'ATI précisait alors que compte tenu de contraintes techniques, elle n'assume pas la responsabilité de sites non pornographiques filtrés par erreur. Une nouvelle preuve qu'une telle technologie de filtrage en plus d'être onéreuse et encore perfectible.

Lundi, l'ATI a précisé que le filtrage demandé n'a pu être réalisé pour les cinq FAI ( Globalnet, Hexabyte, Orange Tunisie, Topnet et Tunet ) " sans constater des dégradations au niveau de la qualité de service ( fluidité du trafic Internet ) ".

Cette précision est intervenue alors que l'ATI a été déboutée en appel ( AFP ), et donc l'obligation de continuer à filtrer. L'ATI va déposer un recours devant la cour de cassation.