Dans la matinée, d'étranges messages ont tapissé des comptes Twitter parmi lesquels ceux du ministère de l'Économie et des Finances, de l'organisation Amnesty International, de médias français et étrangers, ou encore des comptes de personnalités.

Avec notamment une croix gammée et des hashtags #Nazialmanya et #Nazihollanda (pour Allemagne nazie et Pays-Bas nazis), ces tweets ont fait allusion au référendum du 16 avril prochain en Turquie concernant une réforme de sa Constitution.

L'Allemagne et les Pay-Bas sont au cœur d'une crise diplomatique avec la Turquie. Les Pay-Bas ont par exemple interdit à des ministres turcs d'entrer sur leur territoire afin de participer à des meetings en faveur du président de la Turquie.

Avec des comptes Twitter vérifiés, et on ose espérer une mise en pratique de la double authentification, un piratage d'autant de comptes paraissait peu probable. Il s'avère que les détournements pro-Erdogan avaient pour origine un service tiers.

L'application Twitter Counter a confirmé son piratage. Cette application tierce - basée au Pays-Bas - revendique le suivi de plus de 200 millions de comptes Twitter et des outils d'analyse pour plus de 2 millions d'utilisateurs. Elle ne stocke pas d'identifiants Twitter, ni d'informations de paiement.

Twitter Counter assure avoir pris les mesures nécessaires pour contrecarrer l'attaque. Après avoir annoncé le blocage de toutes les possibilités de publication de tweets, l'application a néanmoins été elle-même bloquée.

Cette mésaventure peut aussi servir d'avertissement aux utilisateurs de Twitter, et par exemple pour aller faire le ménage du côté des applications plus forcément utiles auxquelles un droit d'accès au compte a été accordé. À contrôler dans les paramètres de Twitter et à Applications.