L'économie dite collaborative fait beaucoup parler d'elle par ses services mettant les particuliers en relation à partir d'une plate-forme commune et la place qu'elle se fait dans le paysage crée forcément des frictions avec l'économie traditionnelle, profitant de l'espace de liberté créé par le flou des définitions et des statuts juridiques la concernant quand les acteurs installés sont très encadrés par une réglementation qui s'est étoffée et durcie au fil des ans, sans même parler des problématiques de fiscalité.

Face à la poussée de nouveaux acteurs, les corporations se défendent et réclament des mesures que les gouvernements sont parfois prêts à fournir, au risque de tuer dans l'oeuf cette "nouvelle" économie. La Commission européenne s'en émeut et vient d'émettre des recommandations aux Etats membres pour leur déconseiller fortement de prendre des mesures aussi fortes qu'une interdiction pure et simple de ces nouveaux services.

Exprimant son soutien à l'économie collaborative qui pourrait faire naître les prochaines licornes européennes (les startups rapidement valorisées à plus de 1 milliard d'euros ou dollars) et créer de nouveaux modèles économiques, elle appelle les gouvernements à ne pas céder à la pression des lobbies et des corporatismes et à accumuler des réglementations contraignantes à l'égard des nouveaux acteurs, comme Uber ou Airbnb, particulièrement visés du fait de l'ampleur de leur croissance, mais aussi de ces nombreuses jeunes sociétés en devenir.

Dans un texte sans valeur contraignante, la Commission européenne suggère que l'interdiction des services de l'économie collaborative ne devrait intervenir qu'en tout dernier recours et que les fondements légaux de l'interdiction d'une activité à un nouvel acteur sont très discutables et peuvent s'apparenter à un monopole, mettant incidemment les gouvernements en garde contre des législations nationales trop restrictives qui entreraient en conflit avec les traités européens.

Source : Reuters