N'observant aucune évolution dans la tarification de gros pratiquée dans le roaming, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir s'est penchée sur le dossier entendant faire bouger les choses.


Le roaming, qu'est-ce que c'est '
Rappelons que le roaming - ou itinérance en bon français - est le simple fait d'utiliser son téléphone portable hors des frontières de son pays d'origine. Ceux qui le font assez régulièrement savent à quel point cela revient cher à la longue.

Pour que le roaming fonctionne, il faut permettre l'acheminement des appels entre les différents opérateurs nationaux du pays dans lequel on se trouve. Ainsi, lorsque l'on appelle d'un autre pays que le sien, notre opérateur national devra payer un tarif de gros à l'opérateur local partenaire, afin qu'il achemine notre appel sur notre réseau d'origine.


Un tarif de gros en total décalage avec le coût réel.
Selon l'UFC, depuis la mise en place du nouveau système de tarification de gros du roaming en 1999, les opérateurs de téléphonie mobile pratiquent les tarifs qu'ils veulent. En 2000, la Commission européenne a d'ailleurs elle-même noté une hausse de 212% de ce tarif dans l'Union Européenne.

Pire encore, cinq années plus tard, l'ARCEP ( Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes ) a constaté que les tarifs pratiqués par les opérateurs européens sont cinq fois plus élevés que les coûts de revient réels, soit 0,90 €. Ajoutons à ce tarif la marge lors de la revente au détail et c'est le consommateur qui subit de plein fouet cette tarification abusive, tout en sachant que lesdits coûts de revient vont paradoxalement en décroissant.

L'UFC-Que Choisir estime qu'en 2004, les trois opérateurs mobiles français, Bouygues Telecom, Orange et SFR auraient réalisé un chiffre d'affaires de 735 millions d'euros, rien que pour le marché des particuliers, dont 406,5 ont été perçus auprès des touristes européens voyageant en France. Au final, le bénéfice net s'afficherait à 325,2 millions d'euros, soit 80% de marge (!).


Des mesures proposées par UFC
Selon, Alain Bazot, Président de l'UFC-Que Choisir : " La Commission européenne a l'opportunité et donc la responsabilité de construire le marché unique des consommateurs européens de télécommunications "

Voilà pourquoi deux mesures ont récemment été proposées :

  • " La création d'un appel intra-européen unique permettant à n'importe quel européen en voyage en Europe d'émettre ou de recevoir des appels dans un autre pays européen à un juste prix ( plafonné à 0,466 euro ). Par exemple un français en Allemagne qui appelle la France. "

  • " La création d'un appel local européen permettant à n'importe quel européen en voyage dans un pays européen d'émettre ou de recevoir des appels dans ce pays à un juste prix proche du prix d'un appel local. Par exemple un voyageur français en Allemagne qui appelle en Allemagne. "

L'étude réalisée par l'association révèle que la mise en place des deux mesures décrites ci-dessus qui permettraient tout de même une certaine rentabilité, auraient permis aux consommateurs itinérants d'économiser de 392 millions d'euros en 2004.

Reste désormais à attendre la réponse de la Commission. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de la suite.