L'institut de technologie de Géorgie, aux Etats-Unis, et la firme IBM, sont parvenus à faire fonctionner des transistors à des vitesses folles, pas tant dans le but d'en équiper nos PC dans un avenir proche, mais de mieux cerner les limites des techniques actuelles.


En excès de vitesse
Si Georgia Tech (le surnom de l'institut de technologie de l'état de Géorgie) et IBM ont décidé de tenter de battre un record de vitesse d'horloge avec une puce de type silicium-germanium, c'est moins pour la gloriole que pour déterminer dans quelle mesure l'emploi d'un matériau aussi "exotique" que le germanium peut faire progresser la technologie actuelle de fonte de processeurs.

Par rapport aux puces traditionnelles, les versions dénommées SiGe (pour Silicium-Germanium) présentent d'indéniables gains en performances et en consommation électrique. Pour autant, leur généralisation n'est pas encore à l'ordre du jour, car elle coûtent pour l'instant beaucoup plus cher à fabriquer. Ainsi, IBM en a vendu quelques malheureuses centaines de millions depuis 1998, date à laquelle il a introduit cette technologie sur le marché ; par comparaison, la seule industrie de la téléphonie mobile absorbe plusieurs milliards de puces traditionnelles chaque année... Peut-être est-ce dû à la méthode d'insertion du germanium dans des processeurs somme toute classiques, à l'image de ce que fait Intel sur ses processeurs dits "à silicium étiré", sur lesquels il "saupoudre" un peu de germanium, afin d'améliorer la conductivité de leurs transistors.


Conditions idéales
L'expérience menée par Georgia Tech et IBM visait donc à cerner les limites de la technologie SiGe, laquelle autorise déjà des vitesses d'horloge vertigineuses à température ambiante : plus de 350GHz, à comparer aux 3,8GHz que l'on parvient à extraire d'une puce à technologie classique. Mais en abaissant (considérablement) la température de fonctionnement de ces processeurs, et en la portant très près du zéro absolu, on atteint le demi-térahertz, soit 500GHz, ou encore 500 milliards d'oscillations par seconde.

Ne rêvez pas, votre PC n'est pas près de voir débarquer une de ces puces : leur premier usage sera certainement dans le domaine de la défense, laquelle a généralement des montagnes de données à traiter, et doit constamment revoir à la hausse la configuration matérielle de ses installations. Pourtant, avec un bus adapté, un tel processeur pourrait transférer le contenu d'un DVD en l'espace de quelques secondes...


Note : l'illustration ci-dessus montre l'emploi d'un interrupteur de type SiGe sur un composant employé par la NASA, et ne reflète en rien la physionomie réelle d'une puce SiGe telle que conçue par IBM.