Des chercheurs de Singapour mettent la dernière main -ou devrait-on dire, la dernière goutte'- à une batterie fonctionnant... à l'urine!

Ce n'est pas une plaisanterie: le très sérieux Institute of Bioengineering and Nanotechnology de Singapour finance les recherches du Dr Ki Bang Lee sur la mise en production de tests simples et autonomes pour des maladies telles que le diabète.

Des tests existent déjà, dans lesquels des fluides corporels (sang, urine) sont examinés afin de déterminer le taux de sucre contenu dans l'organisme. Cependant, une source d'énergie externe est nécessaire, rendant ce type de test difficile à déployer dans les zones frappées par la pauvreté, et la rareté des installations électriques.

Le Dr Ki Bang Lee et son équipe ont peut-être résolu ce problème, en utilisant l'urine humaine comme réactif! Ils ont mis au point un substrat composé de plusieurs couches de papier-filtre, séparées, par des strates de magnésium et de chlorure de cuivre. La couche de magnésium fait office d'anode, et livre ses électrons, qui sont dirigés vers la cathode (la couche de chlorure de cuivre), fournissant un courant électrique d'environ 1,5 volt pour 0,2 millilitres d'urine.

Ce sandwich un peu spécial est plastifié, afin de le protéger des atteintes extérieures, et peut fournir de l'électricité en continue, ou en plusieurs fois.

Cette batterie un peu particulière n'est pour l'instant destinée qu'aux appareils à usage unique, comme certains tests médicaux, mais d'autres applications sont possibles; ainsi, associée à une puce et à un transmetteur, elle pourrait envoyer à une équipe médicale des messages d'alerte en cas de dépassement d'un certain taux de sucre, d'urée, de cholestérol...

Dans un avenir qu'il espère proche, le Dr Lee prévoit que l'on pourra se procurer ces tests autonomes dans toutes les pharmacies, pour un prix raisonnable.