En effet, Google n'a aucune expérience dans le domaine de la gestion d'un réseau mobile et le groupe risquait plutôt de laisser des plumes à se lancer dans une aventure qui va coûter des milliards de dollars à mettre en place. En revanche, il avait tout intérêt à s'assurer que l'enchère du Bloc C passe le prix de réserve de 4,6 milliards de dollars.
Cette étape valide ainsi l'obligation au détenteur des licences du Bloc C d'ouvrir son réseau à des terminaux et applications autres que les siens propres. Aux Etats-Unis, les réseaux mobiles sont soigneusement verrouillés par leurs opérateurs et ces conditions d'ouverture sont une véritable révolution sur ce marché.
Google va donc avoir de fait accès à un réseau mobile national sans être obligé de négocier durement avec l'opérateur et sans voir son système d'exploitation mobile transformé en une plate-forme fermée, ce qui irait à l'encontre de ce qu'il en attend, le tout sans avoir à débourser un centime.
Google grand gagnant de l'enchère 700 MHz ?
Sa stratégie de soutien du Bloc C est donc un véritable succès et un coup de maître qui lui laisse les mains libres pour gérer sa plate-forme mobile comme il l'entend. C'est ce que font remarquer les divers analystes, comme Jim Friedland, de Cowen & Co : " Google n'a jamais cherché à devenir un opérateur télécom. Son but était de forcer l'ouverture des réseaux mobiles. " Evidemment, après coup, cela semble clair comme de l'eau de roche.
Avec ses 19,6 milliards de dollars récoltés pour l'acquisition des licences, l'enchère de la bande 700 MHz s'est révélée à la hauteur des attentes et promet du changement dans le paysage des télécommunications mobiles aux Etats-Unis.
Google a désormais tous les atouts pour faire fructifier sa plate-forme mobile Android et mettre en place la stratégie de diffusion publicitaire mobile qui doit lui permettre d'en faire une référence aux côtés des autres systèmes d'exploitation pour smartphones et d'en tirer de substantiels revenus.
