Myspace png Par ces temps de guerre en Irak, Julia Wilson avait posté au printemps dernier sur sa page personnelle de MySpace.com une image du président Bush, avec l'inscription " Kill Bush " affublée d'un poignard. Elle avait quelque temps après enlevé d'elle-même cette image du portail communautaire après avoir appris en classe que de telles menaces constituent une offense fédérale.

Or, il était trop tard et les autorités du pays avait répertorié cette page et placé l'adolescente sur leur liste de gens à contrôler. Finalement, ils ont réussi à la retrouver la semaine dernière alors qu'elle était en cours de biologie moléculaire. Mercredi 11 octobre, deux agents des services secrets des Etats-Unis sont donc venus la chercher dans sa classe et l'ont questionnée pendant 15 minutes.


" Je suis contre la guerre en Irak. Je ne vais pas tuer le président. "
Vendredi, Julia Wilson a déclaré que cet interrogatoire l'avait menée jusqu'aux larmes indiquant qu'elle " n'était pas dangereuse ", qu'elle était " une personne très pacifique " dont " le sac est orné d'un coeur " et qui se déclare passionnée par la politique : " Je suis contre la guerre en Irak. Je ne vais pas tuer le président ".

Sa mère, Kristie Wilson, a indiqué que deux agents s'étaient présentés mercredi après-midi au domicile familial, demandant à parler à la jeune fille et précisant qu'ils reviendraient une fois que sa fille serait rentrée de l'école. Une fois partis, Kristie Wilson avait donc prévenu sa jeune fille par SMS. Nos confrères d'Associated Press relatent les propos échangés par la mère et sa fille :

" Il y a deux hommes des services secrets qui veulent te parler. Apparemment, tu aurais fait des menaces de mort contre le président Bush. " a alerté Mme Wilson qui reçût peu après une réponse de Julia : " Tu es sérieuse ' Oh mon dieu, est-ce que je suis impliquée dans de graves problèmes ' "

Quelque temps après, la mère eût un nouveau SMS de sa fille lui indiquant que les deux hommes étaient venus la chercher pendant son cours de biologie, la menaçant d'être envoyée dans une maison de redressement pour jeunes suite à cette photo. " Ils ont hurlé après moi. Ils n'étaient pas obligés d'employer de tels moyens. " a t-elle déclaré après coup.

Un porte-parole des services secrets de Sacramento et de Washington D.C. a indiqué qu'il ne commenterait pas cette affaire, Julia et ses parents affirmant de leurs côtés qu'il était justifié de la questionner après ce message sur MySpace.com mais qu'ils étaient allés trop loin en refusant d'attendre la sortie des cours pour parler à l'adolescente.

Les agents auraient dû, selon eux, se rendre compte qu'il n'y avait vraiment pas un réel danger, sans compter qu'ils ont indiqué ensuite qu'ils ne donneraient pas suite à leurs investigations. Légalement, les agents fédéraux n'avaient aucune obligation d'informer les parents. Une récente loi, qui aurait obligé le consentement et la présence des parents à tout interrogatoire de ce type, avait bien été adoptée par le Sénat cette année mais l'Assemblée l'a rejetée.

Julia Wilson a déclaré qu'elle comptait ouvrir une nouvelle page sur MySpace.com, cette dernière visant à protester contre la guerre en Irak. " J'ai décidé ceci aujourd'hui car c'est allé trop loin " a t-elle assuré.

( Crédit photo : AP Photo/Rich Pedroncelli )