Le temps n'est plus très loin où l'on nous implantera une puce RFID sous la peau, afin de mieux nous soigner en cas de problème de santé, nous dit-on. Il est une catégorie de personnes qui risque de ne pas avoir le choix : les militaires américains...


Tout part d'une bonne intention...
La firme américaine VeriChip, filiale d'Applied Digital, est l'une des nombreuses sociétés qui ont obtenu un agrément de l'administration américaine pour tester en conditions réelles des technologies frappées du sceau du secret. La spécialité de VeriChip, ce sont les puces RFID, et sa dernière idée en date est d'en implanter sous la peau des personnels des forces armées américaines, afin de mieux traiter leurs blessures sur le terrain. Mais ce n'est pas sans risque.

Bien qu'elle ait obtenu une certification de classe II de la part de la Food and Drug Administration, la technologie proposée par VeriChip est tout de même relativement intrusive, puisqu'elle suppose d'implanter une puce RFID de la taille d'un grain de riz sous la peau. L'opération doit se faire dans des conditions optimales de propreté, bien entendu, mais une fois en place, la puce... n'y restera pas forcément ! De même, elle peut occasionner des allergies, voire se détériorer dans certaines conditions de chaleur extrême, et rendre certaines imageries médicales inopérantes. Enfin, il convient de choisir soigneusement l'endroit où elle sera implantée, car en cas de perte d'un membre lors d'une explosion, par exemple, adieu les données...


Rapport bénéfice-risque
VeriChip et la FDA ont conscience des risques, mais en ces temps où les forces armées américaines sont déployées aux quatre coins du monde, parfois sur des théatres d'opération où le risque physique est omniprésent, la perspective de regrouper sur une simple puce RFID toutes les informations médicales relatives à un militaire est alléchante. Du fait qu'elle est inerte, autrement dit qu'elle n'émet aucun signal, la puce RFID ne peut servir à localiser la personne qui la porte ; elle n'a pas besoin non plus d'une source d'énergie pour fonctionner. Les informations qu'elle regroupe sont chiffrées, rassemblées dans une base de données dont l'accès requiert un identifiant et un mot de passe.

L'implantation de ces puces auprès des forces armées américaines devrait commencer dans les prochains mois, sur la seule base du volontariat, au départ. Si l'expérience est probante, une généralisation est envisageable. Des voix s'élèvent outre-Atlantique pour pointer du doigt les failles du système. Ainsi, en implantant des lecteurs RFID un peu partout, et en augmentant leur portée, il deviendrait réellement possible de suivre à la trace toute personne qui se serait faite implanter une telle puce. Au-delà de ce simple problème de respect des libertés individuelles, certains rappellent que les lecteurs RFID les plus récents peuvent fonctionner sur de larges gammes de fréquences, et pourraient donc lire le contenu de plusieurs puces à la fois, si on le leur demandait.

Quand on sait qu'il est possible de dupliquer le contenu d'une des puces qui équipent nos nouveaux passeports...