Après Apple, c'est au tour de WhatsApp de faire l'objet de critiques pour le chiffrement que l'application intègre à ses services. Un juge fédéral a récemment autorisé la mise sur écoute d'un utilisateur de la messagerie dans le cadre de l'enquête, mais il se pose un problème : les enquêteurs butent contre le chiffrement en place sur le service, il leur est ainsi impossible d'accéder aux conversations de l'utilisateur ciblé.

WhatsApp-Facebook

WhatsApp propose un chiffrement de bout en bout : le message est illisible pendant l'ensemble de son transfert sur les serveurs, et n'apparait en clair que sur les smartphones de l'expéditeur et du destinataire, aucun message n'est stocké sur les serveurs et les enquêteurs doivent alors obligatoirement mettre la main sur les smartphones des suspects pour lire dans leurs messages, une situation qui verrouille ainsi toute écoute possible.

La justice américaine a donc demandé à WhatsApp de suspendre le chiffrement au sein de son service... Une demande qui constitue une nouvelle offensive des autorités américaines contre le chiffrement, après le débat lancé entre Apple et le FBI il y a quelques semaines.

Paradoxalement, ce sont les abus liés aux écoutes massives des gouvernements qui ont réorienté les grands acteurs du numérique à implanter des systèmes de chiffrement complexes dans leurs services. Mais encore plus ironiquement, The Open Technology Fund, un programme qui met en avant un accès à Internet sans censure ni surveillance est principalement financé par le gouvernement américain, et le programme est également à l'origine d'Open Whisper Systems, le programme de chiffrement des données utilisé par Whatsapp depuis 2014.

Depuis plusieurs mois, Whatsapp est presque systématiquement pointé du doigt pour permettre aux terroristes d'échanger des messages simplement, aux USA comme partout ailleurs dans le monde. Malgré tout, il n'est pas certain que la firme cède à la pression des autorités américaines.