La situation est pour le moins ubuesque. Perché sur un balcon de l'ambassade de l'Équateur à Londres qui lui offre l'asile politique, Julian Assange ne s'est pas démonté et s'est directement adressé aux autorités américaines.

Pour le cofondateur de WikiLeaks, les États-Unis doivent mettre un terme à leur chasse aux sorcières à l'encontre du site spécialisé dans la diffusion de documents confidentiels. Il demande l'arrêt de l'enquête du FBI et l'assurance que les États-Unis ne poursuivront pas en justice des membres ou supporteurs de WikiLeaks.

Se prononçant par ailleurs pour la liberté de la presse à travers le monde, Julian Assange a fait de Bradley Manning un héros qui doit être libéré. Arrêté en 2010, le soldat américain est soupçonné d'avoir transmis à WikiLeaks les fameux câbles diplomatiques US.

C'est notamment pour ces câbles diplomatiques que Julian Assange affirme que les États-Unis veulent se venger et tentent de le traduire en justice pour espionnage. Lors de son apparition publique dimanche, l'homme n'a du reste pas pipé mot sur les raisons pour lesquelles le Royaume-Uni veut l'extrader vers la Suède où il doit répondre d'accusations de viol et d'agression sexuelle. Des faits qu'il a déjà démentis par le passé.

Cet oubli est évidemment volontaire. Pour Julian Assange, l'affaire suédoise n'est qu'un prétexte pour faciliter par la suite son extradition vers les États-Unis.

À voir combien de temps cette situation inédite perdurera. Julian Assange est réfugié à l'ambassade de l'Équateur depuis le 19 juin 2012 pour éviter son arrestation par les autorités britanniques.

Pour le ministre des Affaires étrangères équatorien, Julian Assange pourrait se rendre en Suède pour son procès, si des négociations avec le Royaume-Uni, la Suède ou les États-Unis aboutissent à une position claire et écrite garantissant sa vie et sa sécurité.