Galileo Début 2010, l' ESA ( Agence Spatiale Européenne ) annonçait le nom du principal fournisseur des satellites nécessaires pour constituer la constellation du système européen Galileo. Et cen 'est pas le consortium EADS / Astrium qui l'a remporté mais la société allemande de taille plus réduite OHB-System ( filiale d' OHB Technology ) au terme d'une solide bataille des offres.

Pourtant, si l'on en croit une note issue des dizaines de milliers de documents publiés par Wikileaks, le directeur général d' OHB Technology, Berry Smutny, ne semblait pas du tout croire à l'intérêt du projet.

Dans un télégramme issu de l'ambassade des Etats-Unis à Berlin, en date du 22 octobre 2009 ( soit quelques mois avant l'attribution du marché ), des propos lui sont attribués : " je pense que Galileo est une idée stupide qui sert en premier lieu les intérêts français ", propos qu'il aurait prononcés trois semaines auparavant, soulignant que Galileo est un " gaspillage, défendu par des intérêts français, de l'argent des contribuables européens ".


Même pas vrai
C'est le journal norvégien Aftenposten ( qui détient une copie de l'ensemble de la masse de documents mis au jour par Wikileaks mais indépendammnent de ce dernier ) qui a publié le télégramme en question. Or, en janvier 2010, OHB-System était choisi pour un contrat de 566 millions d'euros devant permettre de fabriquer une première tranche de 14 satellites ( sur la trentaine prévue ).

Contacté par Aftenposten, Berry Smutny a démenti les propos qui lui sont attribués tout en reconnaissant avoir rencontré des diplomates américains lors d'un déjeuner. L' Allemagne n'a  jamais caché son hostilité au projet Galileo, face à des conglomérats français un peu trop insistants, surtout depuis sa reprise en main sur fonds publics, au point d'avoir menacé de faire capoter l'ensemble du projet de financement en 2007.

Les diplomates américains ont-ils forcé le trait d'une sourde hostilité allemande, alors que les Etats-Unis voient d'un mauvais oeil ce concurrent de leur système GPS ( tempéré par le fait que le projet européen, s'il est lancé, aura dix ans de retard sur son calendrier initial ) ?

Ou bien ces déclarations supposées ne font peut-être que confirmer ce que beaucoup pensent déjà, avec la rallonge de 1,5 milliard d'euros qu'il sera peut-être nécessaire d'ajouter ( mais sur quels fonds ? ) pour mener le projet à son terme.

Source : L'Expansion