Bannie depuis octobre 2005 du Web chinois pour cause d'articles jugés subversifs par les autorités de ce pays aux 123 millions d'internautes, l'encyclopédie en ligne Wikipedia effectue un véritable retour qui n'est que partiellement gagnant.


Un Wales droit dans ses bottes
Cette demi-victoire est essentiellement le fait de l'intransigeance clairement affichée par le co-fondateur de Wikipedia, Jimmy Wales. Ce dernier avait en effet déclaré en septembre (voir notre actualité) qu'il n'obtempérerait pas avec le gouvernement chinois qui souhaitait, en vue d'un retour à la normale, expurger Wikipedia de quelques articles jugés comme politiquement incorrects. Wales s'était alors montré ferme : " Nous avons des règles internes au sujet de la neutralité et de la suppression d'articles diffamatoires ou apparentés. Nous sommes loin d'être un refuge pour dissidents ou un site de protestation et le blocus actuel opéré à notre encontre par la Chine est une erreur, il devrait être levé. "

Wales avait alors précisé qu'il allait rencontrer des officiels chinois afin de les convaincre du bien fondé de la mise en ligne de Wikipedia et ce dans son intégralité.


Seule la version anglaise est réhabilitée
Les arguments de Wales ont visiblement séduit puisque depuis le 10 octobre, Wikipedia a été débloquée avec une entière accessibilité, articles " polémiques " compris, dans sa version anglaise. Mais c'est peut-être justement sur ce dernier point où le bât blesse car pour la version écrite en langue chinoise, le blocus est toujours de mise ce que ne manque pas de faire remarquer l'organisation Reporters Sans Frontières :

" Nous tenons à saluer le courage des responsables de l'encyclopédie, qui ont toujours refusé, contrairement à Google, Yahoo! et MSN, de se plier aux demandes de Pékin en matière de censure. Nous attendons maintenant la réouverture de la version chinoise de l'encyclopédie, qui est bien sûr la plus consultée dans le pays. Débloquer uniquement les contenus en anglais est une décision hypocrite. Le gouvernement cherche ainsi à apaiser les critiques à l'étranger, tout en continuant de censurer les informations accessibles à ses internautes. "