La marque Xiaomi s'est imposée rapidement en Chine grâce à une stratégie de guerre de prix sur des smartphones attractifs en dépensant peu en marketing et en R&D. Grâce aux effets du marketing viral, le groupe, le groupe a doublé ses ventes cette année et devrait faire encore mieux l'an prochain.

Au-delà du marché chinois, c'est maintenant vers l'international que se tournent les ambitions du fabricant, dont les terminaux peuvent aussi séduire les marchés occidentaux. Cependant, Xiaomi pourrait être un colosse aux pieds d'argile, relèvent les analystes.

Car la stratégie qui a permis une conquête très rapide du marché a vaisemblablement laissé de côté un aspect, celui de la propriété intellectuelle. Xiaomi dispose de peu de brevets et si cela n'était pas une grande faiblesse sur le marché chinois, cela pourrait le devenir au contact des grands groupes internationaux.

Xiaomi Redmi 1S  Les faibles coûts des terminaux Xiaomi sont aussi liés au fait que l'entreprise dépense peu en marketing et en R&D.

Or, sans un solide portefeuille de brevets, Xiaomi s'expose à des plaintes pour violation de propriété intellectuelle, une attaque courante dans l'industrie mobile.

Pour s'inviter sur les marchés internationaux, le fabricant va donc vraisemblablement devoir accroître ses dépenses en R&D, ce qui aura une influence sur sa grille tarifaire et risque d'affaiblir sa rentabilité, qui fait déjà l'objet de questions au regard des chiffres de ses revenus sur 2013 qui font état d'un micro-bénéfice net d'un peu plus de 50 millions de dollars.

La plainte déposée par Ericsson en Inde, qui a conduit à stopper la commercialisation de smartphones Xiaomi dans le pays, annonce vraisemblablement d'autres attaques, en provenance d'acteurs et de patent trolls, suggèrent les analystes.

Le fabricant se défend en affirmant que sa situation vis à vis de la propriété intellectuelle n'est pas différente des autres fabricants et qu'elle relève de sa stratégie visant à proposer des smartphone à prix coûtant ou presque. La société est par ailleurs jeune et n'a logiquement pas encore un portefeuille très développé mais elle y remédie peu à peu, indique Hugo Barra, l'un des ses responsables.

La position de Xiaomi n'est pas sans rappeler celle de Google vis à vis d'Android et dont la faiblesse de la propriété intellectuelle a conduit à de grandes manoeuvres pour racheter à prix fort des portefeuilles de milliers de brevets.

Source : Bloomberg