Digital Playground et Manwin Licensing font front commun contre le triple X, et s'attaquent pour cela à l'ICANN ( Internet Corporation for Assigned Names and Numbers ) qui a autorisé le nom de domaine de premier niveau .xxx dont la gestion est assurée par la société ICM Registry.

Digital Playground est un gros studio pornographique américain, tandis que Manwin Licensing est derrière le plus grand réseau de sites pour adultes avec par exemple YouPorn.com, Pornhub.com ou encore Brazzers.com. Ce groupe - basé au Luxembourg - s'occupe également de la gestion du contenu en ligne sous la marque Playboy.

Les plaignants accusent l'ICANN et ICM Registry de violation des lois antitrust. D'après eux, les propriétaires de marques et de noms de domaine avec une autre extension que le .xxx sont dans l'obligation d'acheter des équivalents en .xxx afin d'empêcher tout cybersquatting. Ils évoquent des " enregistrements défensifs " onéreux.

L'ICANN a donné son feu vert pour le .xxx cette année. L'extension s'adresse aux sites proposant des contenus pour adultes. Pendant une période dite de sunrise, ICM Registry a donné la possibilité aux propriétaires de marques hors industrie pour adultes de s'assurer que celles-ci ne seront pas utilisées pour le .xxx moyennant près de 200 dollars.

Depuis le 8 novembre, une période Landrush permet à l'industrie du divertissement pour adultes de préempter des noms de domaine en .xxx, avant une ouverture générale à partir du 6 décembre 2011 où ce sera la règle du premier arrivé, premier servi.

Pour ICM Registry, la procédure mise en place est " légale " et " responsable ". LeMonde.fr analyse cependant : " Il n'en demeure pas moins qu'il est difficile, pour un site pornographique, de ne pas acheter le nom de domaine de sa marque en .xxx, en complément de son nom de domaine habituel ".

L'affaire est à suivre car elle pourrait dépasser le seul cadre du .xxx avec l'arrivée pour l'année prochaine des noms de domaine de premier niveau personnalisés ( comme .paris par exemple ou d'autres pour des entreprises ). Le ticket d'entrée à 185 000 $ et des dizaines de milliers de dollars par an ( pour la gestion annuelle ) est néanmoins le garant d'une certaine régulation.