Le Zimbabwe, qui n'avait pas vraiment besoin de cela, se trouve pratiquement privé d'Internet, en raison d'un différend financier qui oppose sa compagnie nationale de télécommunications à son fournisseur de couverture par satellite.


Une goutte d'eau de plus, dans un vase déjà bien plein...
Comme beaucoup de pays africains, le Zimbabwe est en proie à de graves troubles internes : son taux d'inflation est le plus élevé du monde, à plus de 1.200% (vous avez bien lu) par an, tandis que 70% de la population est au chômage, et que le SIDA y fait des ravages sans cesse plus préoccupants. A cet apocalyptique tableau, il faut désormais ajouter le fait que les firmes qui fournissaient par voie satellitaire une connexion à Internet à la compagnie d'état TelOne viennent d'interrompre leur service, en raison d'un arriéré de plus de 700.000 dollars US dans le paiement de ses factures.

Du coup, tous les fournisseurs d'accès à Internet présents dans ce petit pays d'Afrique orientale ont vu leur bande passante réduite de 90%. Ne subsiste qu'une connexion secondaire terrestre, via l'Afrique du Sud, laquelle est bien incapable de subvenir aux besoins en connexion Internet de tout le pays. En conséquence, on ne compte plus les retards dans l'acheminement du courrier électronique, tandis qu'une simple visite sur un site Web relève de l'exploit.


Poker menteur
Le pouvoir en place, tenu d'une main de fer par Robert Mugabe depuis l'indépendance de ce qui était alors la Rhodésie, en 1980, accuse l'ancien colonisateur britannique de pratiquer une forme de sabotage économique pour affaiblir son gouvernement, et le forcer, entre autres choses, à organiser de véritables élections libres, et à mieux défendre les droits des fermiers britanniques encore présents, et particulièrement maltraités dans ce pays. La Banque Centrale du Zimbabwe s'est pour l'instant refusé à accéder à la demande de TelOne de débloquer suffisamment de devises pour lui permettre de régler ses factures en retard.

Bob Marley doit se retourner dans sa tombe...