Uzumaki fait des siennes

Tandis que les amateurs de la série sont déjà en train de dévorer les mangas et animés de Naruto Shippûden, la seconde partie de la saga qui se déroule trois ans après la période d’examens Genin / Chûnin et de la disparition de Sasuke, l’Europe commence à diffuser à la télévision les premiers épisodes de la saga. De ce fait, Tomy ne se presse pas pour éditer Naruto Shippûden Gekitô Ninja Taisen EX dans nos contrées, disponible depuis une bonne année au Japon. On se contentera donc de Naruto : Clash of Ninja Revolution en « european version », ce qui laisse présager quelques doutes en terme d’adaptation pour les puristes de la saga.


On retrouve donc l’ami blondinet turbulent Naruto, accompagné par Sakura, Sasuke, Kakashi sensei, ainsi que d’autres personnages secondaires tels que Neiji, Tsunade, Jiraya, Gaara ou encore Lee « gros sourcils ». Les premiers membres de l’Akatsuki (Kisame et le puissant Itachi) se présentent également pour la première fois. Une bonne vingtaine de personnages peuvent être débloqués au fil du jeu, mettant le doigt sur les éternels absents tels que Zabuza où Kiba. Le scénario de cet épisode se cale donc juste après Naruto : Clash of Ninja sorti sur GameCube en 2006, à savoir au niveau des préparatifs en vue de l’examen Chûnin jusqu’à la recherche du cinquième Hokage, Godaïme Tsunade.

Ceux qui connaissent la série sur le bout des doigts se douteront donc qu’on sera amené à affronter un Gaara hors de lui, ainsi que vivre le combat musclé entre Orochimaru et les deux Sannins, Jiraya et Tsunade. Les amateurs n’ayant pas suivi la série seront vite déboussolés par les évènements qui s’enchaînent dans le mode mission du jeu. En dépit des nombreux dialogues qui ponctuent les phases de combat, celui qui n’a pas parcouru un tant soit peu le manga ou l’animé aura extrêmement de mal à saisir les différentes subtilités.


Tout comme les précédents volets de la série développée par 8ing, le mode solo comprend une série de missions composées de combats dans lesquels vous devrez atteindre des objectifs bien distincts pour en sortir vainqueur. Les mordus d’import s’étant essayé à Naruto 3 sauront de quoi il en retourne. Pour les autres, sachez que le principe se révèle assez illogique puisque vous pourrez très bien mettre votre adversaire au tapis et perdre. Cela s’explique par le fait que vous n’avez pas rempli le et où les buts du combat, s’exprimant souvent en Jutsus et autres prises spéciales à effectuer en guise de finish. Ainsi, ce mode se montre très restrictif en terme de liberté d’action, mais a le mérite de suivre exactement les évènements du manga, tels que la pichenette qu'afflige Tsunade à Naruto lors de leur première rencontre.

Parkinson no jutsu

Ce nouvel épisode de la juteuse licence nipponne tire son épingle du jeu dans sa prise en main. Après s’être allègrement démontré au pad GameCube et à ses attributs classiques mais efficaces, la série s'adapte à un combiné Wiimote / Nunchuk qui peut attirer des doutes de prime abord, surtout lorsqu’on voit les nombreuses productions gâchées par une maniabilité exécrable. Dans le cas présent, le résultat s’avère de bonne facture, sans pour autant atteindre le fun d’un Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi. Les attaques à combos s’exécutent donc à l’aide de la télécommande que vous gigoterez frénétiquement pour enchaîner votre adversaire. Pour attaquer à distance, les kunaïs sont toujours présent dans votre poche, permettant de faire des shoots frontaux, aérien ou au sol.


Au-delà de l’aspect bête et méchant de l’acharnement d’attaques, sachez que le titre vous obligera très rapidement à penser avant de charger, ce qui n’est pas donné à tous les jeux de combat. En effet, il faudra souvent réfléchir à l’avance sur la façon dont vous allez appréhender l’ennemi, tout en veillant à l’utilisation de votre jauge de Chakra. Cette dernière permet d’effectuer des Jutsus puissants à l’aide de la croix directionnelle, laissant la place à une phase de Quick Time Event somme toute assez basique afin d’infliger de plus lourds dégâts. On retrouve ainsi les attaques spéciales de tous les personnages, comprenant certaines techniques bien ridicules telles que celle de Gaï où encore Sakura et la furie de son égo excentrique.

Il vous est possible de miser tout le combat sur le Jutsu, mais il faudra se montrer extrêmement vigilant quant à son utilisation puisque votre adversaire peut vous bloquer dans votre élan, vidant instantanément votre jauge de Chakra. Cette méthode peut vous être fatale face à un ennemi puissant car sans jauge de pouvoir, difficile de faire face à toute éventualité. L’observation est donc primordiale dans les combats de haut niveau, notamment dans les parties Chûnin et Jônin du mode mission. Pour vous aider à appréhender au mieux votre ennemi, deux touches d’esquive sont à votre disposition, permettant également de recourir à la technique de substitution qui consiste à passer habilement dans son dos lorsqu’il vous attaque. Bien évidemment, cette technique nécessite une partie de votre jauge de Chakra, il faudra donc l’utiliser avec parcimonie.


Selon les aires de combat mises à votre disposition, il sera possible d’utiliser les objets du décor tels que des caisses et autres rochers pour s’y cacher. De ce fait, il est possible d’esquiver des kunais ennemis où d’effectuer une attaque soudaine en passant par-dessus l’obstacle alors que votre adversaire tente de le contourner.

L'autre particularité du soft se précise dans la variété de ses prises en main. Ainsi, les plus sceptiques d’entre-nous qui font l’impasse sur la Wiimote pourront s’orienter vers une utilisation plus conventionnelle du jeu à l’aide de la manette classique Wii, ou encore du pad GameCube pour les plus nostalgiques. En cas de pénurie de Nunchuk, il est également possible de jouer qu’avec la télécommande en version horizontale, favorisant l’utilisation des boutons 1 et 2 pour les attaques. Ces différentes utilisations sont extrêmement pratiques lorsqu’on joue à quatre joueurs en local et que l’on ne dispose pas forcément de quatre Wiimotes.

Galerie d'images

Multi-clonages de jeux ?

Pour ceux qui se sont déjà essayés aux précédents volets de la série sur GameCube ne seront en aucun cas dépaysés par l’aspect graphique du soft. En effet, le moteur graphique cel shadé est foncièrement le même que celui de Naruto 3, comportant pour le coup les défauts vieillissants tels que les ombres ultra-pixelisées et les contours des personnages un tantinet trop prononcés. De plus, certains ralentissements sont à noter lorsque la caméra élargit son plan de vue en combat à trois ou quatre personnages simultanément. Ainsi, on a l’impression de se retrouver devant un précédent volet de la série, juste adapté pour les contrôleurs de la console.


Le jeu tire son épingle du jeu du côté du multijoueur en local, jouable jusqu’à quatre simultanément. De ce fait, l’arène prend une allure de Super Smash Bros., comprenant pugilats à outrances et une visibilité pas toujours au rendez-vous, surtout lorsque les adversaires s’orientent aux quatre coins de la zone. Malgré cette incompréhension générale, le fun est au rendez-vous,  surtout à quatre joueurs, permettant des doses de fous rires garantis.

Par ailleurs, on regrettera amèrement que la version européenne du titre ne propose que des doublages anglais qui sonnent mal avec l’ambiance générale de la série. Néanmoins, les moins indulgents feront abstraction de ce léger détail et constateront que le titre mérite son achat dans le cadre où l'on ne dispose pas déjà du précédent volet GameCube.

Naruto : Clash of Ninja Revolution   11 Naruto : Clash of Ninja Revolution   12

Naruto : Clash of Ninja Revolution est disponible à l'achat à partir de 44,90€.

+ Les plus

  • Prise en main efficace
  • Possibilité de jouer avec le pad classique / GameCube
  • Approche des combats intéressante
  • Le mode multijoueur

- Les moins

  • Les lacunes graphiques
  • Les mini-jeux anecdotiques
  • Le manque de liberté dans les missions
  • Le doublage anglais