Free Mobile : plainte de deux opérateurs contre l'accord d'itinérance

L'accord d'itinérance 3G signé par Free Mobile avec Orange n'en finit plus de faire des vagues. Depuis le lancement de l'offre Free Mobile, il est fortement critiqué par les opérateurs qui considèrent qu'il constitue le socle qui permet au nouvel entrant de proposer des prix aussi bas et de bouleverser le marché mobile français.

Sans cet accord, Free Mobile ne serait pas en mesure de faire de telles offres, d'autant plus qu'il lui permet de s'appuyer fortement sur le réseau Orange pour gérer le trafic généré par une base de clients estimée à plus de 2 millions d'utilisateurs gagnés en l'espace de trois mois, ce qui ne s'est jamais vu pour un nouvel entrant sur un marché européen.

SFR et Bouygues Telecom ont régulièrement dénoncé les termes de cet accord dont les détails restent secrets mais qu'ils soupçonnent de favoriser indûment Free Mobile. En somme, Orange et Free Mobile se seraient entendus de manière à casser le jeu normal de la concurrence, Free récupérant très vite des parts de marché et Orange gagnant une coquette somme en associant son réseau.


Plainte contre l'accord d'itinérance
Et s'il ne s'agissait depuis janvier que d'insinuations, de petites phrases et d'appels des Autorités à une surveillance accrue, un nouveau cap vient d'être franchi. Le journal Le Parisien indique que deux opérateurs ( non cités ) ont porté plainte auprès de la brigade financière de Paris.

On pense bien sûr à SFR et Bouygues Telecom mais les deux opérateurs ont pour le moment contesté être à l'origine de la plainte. SFR, par la voix de son ex-président Frank Esser, a toujours dénoncé la signature par Orange de cet accord d'itinérance 3G alors que seul un accord d'itinérance 2G était obligatoire.

Orange avait répondu que l'Arcep avait mis la pression sur les opérateurs pour qu'ils signent aussi un accord d'itinérance 3G et qu'il avait fait preuve de pragmatisme en négociant avec Free Mobile avant que l'Autorité ne finisse par l'imposer.

On peut aussi se demander si cette plainte ne vient rajouter de la pression dans une situation déjà tendue entre Free Mobile et Orange, alors que les problèmes techniques de réseau ( ou d'interconnexion des deux réseaux ) peuvent commencer à lasser les abonnés mobiles et font menacer Orange de suspension de l'itinérance si son propre réseau se trouve trop impacté.

Free Mobile commence à communiquer sur ses soucis techniques et à promettre une amélioration dans les semaines à venir. Après le remplacement de Frank Esser par Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi, à la tête de SFR et les menaces de l'UFC-Que Choisir, les remous autour du quatrième opérateur français n'ont pas fini de secouer le secteur.