L'arrivée de Free Mobile sur le marché français a durement touché certains opérateurs, les obligeant à revoir leur fonctionnement après avoir capté en quelques mois trois millions de clients. Ces opérateurs cherchent donc maintenant à réduire leurs coûts, avec des conséquences sur l'emploi.

SFR est entré dans cette phase de restructuration sous la pression de sa maison mère Vivendi elle-même malmenée en bourse au point d'avoir vu le président du directoire Jean-Bernard Lévy quitter ses fonctions.

L'opérateur est en train de mettre en place un plan de départs volontaires qui pourrait supprimer jusqu'à un millier d'emplois dont les grandes lignes pourraient être données aujourd'hui pendant un comité d'entreprise.

Il ne sera pas le seul : selon le journal Les Echos, Bouygues Telecom doit lui aussi annoncer un plan de départs volontaires concernant " plusieurs centaines de salariés ". L'opérateur a déjà commencé à réduire la voilure du côté des sous-traitants, en prévision d'une baisse significative de son chiffre d'affaires cette année.


Olivier Roussat répond à Xavier Niel
logo-bouygues-telecom  L'annonce pourrait être faite aujourd'hui lors d'un comité d'entreprise, précise le journal économique, tandis qu'Olivier Roussat, son directeur général, appelle à un " retour aux réalités " concernant Free Mobile dans une tribune publiée dans le même journal.

Il y répond à Xavier Niel qui avait voulu faire une mise au point par une tribune il y a quelques jours en l'accusant de nouveau d'être responsable des destructions d'emplois en cours dans le secteur après l'avoir destabilisé. Il se montre également virulent sur l'attribution à la base de la quatrième licence 3G qui selon lui n'était pas nécessaire pour faire baisser les prix, le régulateur (Arcep) ayant déjà joué un rôle en ce sens en baissant les tarifs de gros.

Il affirme que les modalités d'attribution de la licence sont très favorables au nouvel entrant, lui permettant de lancer son activité avec un réseau mobile financé a minima tout en profitant du réseau d'un autre opérateur via un accord d'itinérance, quand les autres opérateurs investissent plus de 600 millions d'euros annuellement chacun : c'est la fameuse stratégie du coucou, argument déjà employé à plusieurs reprises par Bouygues Telecom.

Olivier Roussat dénonce ainsi la situation de Free " dont n'ose rêver aucun entrepreneur : pouvoir n'investir dans une zone qu'une fois qu'on est certain d'y avoir des clients, c'est à dire avec un risque zéro, et pouvoir concourir avec la souplesse des coûts variables face à des concurrents entravés par leurs coûts fixes ".

Et d'attendre avec impatience le temps où le régulateur remettra tout le monde à égalité et " à armes égales ".

Source : Les Echos