Face aux négociations exclusives démarrées entre Vivendi et Numericable pour le rachat de SFR, le groupe Bouygues a révisé son propre projet d'acquisition en augmentant fortement la part en numéraire, la portant à 13,15 milliards d'euros, et en réduisant la présence de Vivendi à un peu plus de 20% de participation dans la future structure, contre plus de 40% précédemment.

logo-bouygues-telecom  Bouygues tient à rendre son offre impossible à refuser, seul moyen de court-circuiter peut-être les discussions de Vivendi avec le candidat concurrent et forcer le passage. Avec sa nouvelle offre, il s'est trouvé des investisseurs de poids, comme la Caisse des Dépôts et Consignations et indiquait chercher d'autres acteurs pour compléter son dossier.

Selon Reuters, le groupe Bouygues aurait lancé une véritable offensive en ce sens : il "est en train d'envoyer un dossier à un large spectre d'acteurs, de banques, d'assureurs et de sociétés de capital-investissement ", a indiqué une source de l'agence de presse.

Avec un double objectif : accroître encore la part en numéraire si nécessaire, notamment au cas où Altice / Numericable se décide à relever son offre pour rattraper la sienne, et réduire encore la participation de Vivendi dans la future structure SFR-Bouygues, lui permettant de se consacrer pleinement à ses propres stratégies dans les médias.

Le groupe Vivendi est pour le moment resté attaché aux négociations exclusives annoncées jusqu'au 4 avril avec Altice / Numericable mais sa position devient inconfortable. Rompre les négociations entraînera des pénalités qui pourraient être aggravées par le contexte des petites phrases des politiques favorables au projet concurrent, tandis que le fait de dédaigner l'offre de Bouygues pourrait être attaqué devant les tribunaux au nom du choix de l'offre mieux-disante pour les intérêts des actionnaires du groupe.

Source : Reuters