Journée mondiale contre la cybercensure oblige, Reporters Sans Frontières publie son traditionnel classement des pays considérés comme des ennemis d'Internet. Aux côtés de l'Arabie Saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l'Iran, l'Ouzbékistan, la Syrie, le Turkménistan et le Vietnam se joignent le Bahreïn et la Biélorussie.

" Ils conjuguent souvent problème d'accès, filtrage sévère, traque des cyberdissidents et propagande en ligne ", notre RSF. Dans les pays placés sous surveillance, il y a du mouvement comme par exemple la disparition de la Libye. La France demeure par contre toujours dans cette liste. " Elle poursuit sa politique de lutte contre le téléchargement illégal via la riposte graduée, et le recours à un filtrage administratif du Web se banalise ".

RSF-carte-cybercensure RSF n'en démord pas. Faisant référence à la possibilité de coupure de l'accès à Internet, RSF considère que la loi Hadopi va à l'encontre des libertés fondamentales. Une question qui soulève les " très graves interrogations " du commissaire européen au Commerce, ce à quoi la Hadopi a répondu en mettant en avant l'intervention de l'autorité judiciaire.

L'autre motif d'inquiétude de RSF à l'égard de la France est une banalisation du filtrage du Net. Il est ainsi fait référence à la loi Loppsi 2, au blocage des jeux en ligne non autorisés par l'Arjel, tandis que le blocage du site Copwatch est également évoqué.

Dans son rapport ( PDF ), à noter que RSF émet des réserves sur le droit à l'oubli numérique et considère qu'il est " difficilement conciliable avec la liberté d'expression et d'information sur Internet ". " Difficile à mettre en œuvre en pratique, il risque de mettre à la charge des éditeurs et hébergeurs une obligation impossible à tenir sur la Toile : la disparition totale d'un contenu ".