Les tueries de Toulouse et Montauban ont mis l'Internet sur le banc des accusés. Du moins, Nicolas Sarkozy a rebondi sur cette tragique affaire pour faire quelques déclarations qui ont suscité la polémique auprès des internautes.

Pour le président-candidat, " toute personne qui consultera de manière habituelle des sites Internet qui font l'apologie du terrorisme ou qui appellent à la haine et à la violence sera punie pénalement ". Pour de nombreux internautes, cela va aboutir à une surveillance généralisée de l'Internet.

Créé pour apporter au Gouvernement son expertise sur le numérique, le Conseil National du Numérique a manifestement du mal à digérer ce semblant de précipitation, et souhaite être consulté.

Le CNNum a ainsi adressé une lettre au chef de l'État ( PDF ) dans laquelle il rappelle son attachement à la " lutte contre les contenus et les comportements illicites sur Internet ", mais dans le respect d'un " certain nombre de principes comme la proportionnalité ou la liberté d'expression et de communication ".

Sarkozy Pour le CNNum, la proposition de Nicolas Sarkozy soulève de " nombreuses interrogations ", notamment sur " la méthode d'identification de l'auteur de l'infraction ", sans compter sur le fait que " certaines professions ( journalistes, chercheurs universitaires, etc.) consultent régulièrement " les sites visés.

Rapidement après les déclarations de Nicolas Sarkozy, Reporters Sans Frontières avait réagi pour souligner le risque de " graves conséquences sur le journalisme d'investigation et sur toutes les études menées sur les enjeux du terrorisme ". Pour RSF, il existe aussi le risque d'une " surveillance généralisée du Web, en enrôlant les fournisseurs d'accès à Internet dans l'identification des personnes qui consultent les sites incriminés ".

Au micro de France Info ce matin, Nicolas Sarkozy a déclaré que Mohamed Merah " s'est auto-radicalisé par l'intermédiaire d'Internet ".