A force de jouer la surenchère dans les procédures judiciaires, Apple finit par lasser. Même les juges. Sa récente demande de blocage en urgence de la distribution du Samsung Galaxy S III aux Etats-Unis alors que le produit doit être lancé le 21 juin prochain ne sera pas traitée par la juge Lucy Koh, en charge de trancher dans le litige opposant le groupe de Cupertino et Samsung, alors que le procès principal est attendu en juillet.

Le nouveau smartphone de référence du groupe coréen pourra donc être lancé à la date prévue, à moins qu'Apple ne fasse encore appel de la décision, d'autant plus que celle-ci n'est pas motivée par une faiblesse de l'accusation mais plutôt par les retards que son traitement imposerait au dossier principal.

Si la démarche d'Apple de vouloir inclure le dernier-né des smartphones Samsung dans sa plainte est logique, les demandes incessantes d'injonctions en urgence finissent par se montrer contre-productives, les effectifs et les compétences des tribunaux n'étant pas extensibles à l'infini.


Multiplication des injonctions contre multiplication des modèles
Samsung Galaxy S III  Cela tient aussi à la stratégie de Samsung consistant à littéralement inonder le marché de nombreux modèles, ce qu'a fait remarquer l'avocat principal d'avocat, qui y voit un moyen de contourner le système judiciaire en l'empêchant de traiter les plaintes pour violations de brevets en ajoutant sans cesse de nouveaux terminaux qu'il faudrait pourtant inclure dans la plainte générale.

L'argument est d'autant plus facile pour Apple que le groupe de Cupertino ne lance qu'un seul et unique iPhone par an. Le juge Lucy Koh ne ferme malgré tout pas la porte à une requête d'Apple contre le lancement du Samsung Galaxy S III mais elle a clairement fait remarquer que cela obligera alors à décaler la tenue du procès principal et qu'une injonction ne pourra pas de toute façon être éventuellement accordée qu'après la date de lancement du smartphone de Samsung.

Or c'est bien le procès principal qui est au coeur d'enjeux économiques énormes. En tenant absolument à mettre des bâtons dans les roues de Samsung et à créer des diversions, Apple retarde une issue qui, si elle lui est favorable, lui donnera bien plus de poids pour appuyer ses accusations et demandes d'injonctions.