Après quelques mois de rumeurs, Google a finalement dévoilé l'un de ses projets secrets conçus dans son laboratoire Google X consacré au développement d'idées sortant de l'ordinaire. Le Project Glass consiste en une paire de lunettes connectées et dotées d'une caméra, avec un écran affichant des informations contextuelles, le tout pouvant être piloté à la voix.

L'idée, entre gadget de science-fiction et prolongement d'équipements bien réels mais dont les fonctionnalités ne sont pas aussi poussées, a suscité à la fois l'enthousiasme et l'inquiétude. D'un côté, ces lunettes donnent la possibilité d'ajouter à tout moment une couche d'information à l'environnement réel et de multiplier les interactions à un niveau pas encore égalé avec des smartphones ou des tablettes.

Project Glass 02


'aspect négatif du projet a rapidement été mis en évidence comme une façon détournée d'extraire toujours plus d'informations personnelles du quotidien des individus à des fins lucratives ( contextualisation de la publicité, définition de modèles de comportements ), illustrée par des détournements de la vidéo de démonstration en la couvrant de publicités.

Poursuivant sa démarche, Google a commencé à distribuer des lunettes connectés à certains de ses employés en leur proposant d'explorer l'une des facettes de l'objet : la prise de clichés " à la première personne ".

Sebastian Thrun, qui travaille chez Google, a ainsi publié une photo hier sur la page Google+ du projet qui a aussitôt attiré l'attention des observateurs. On le voit faisant tournoyer son fils Jasper, ravi de l'occasion, dans une vue subjective que seule permet une prise de vue " sans les mains ".

Project Glass Jasper


Ce jeu vieux comme le monde entre un père et son fils mais selon un point de vue que ne pourra jamais obtenir un photographe " classique " ( sauf peut-être s'il est lanceur de poids ou de disque ), obligé de contrôler au moins d'une main son appareil photo, illustre sans le vouloir (ou pas) l'adéquation entre technologies de pointe et humanité.

D'une certaine façon, elle constitue une réponse forte aux critiques précédentes ( même si on peut toujours se dire que ce moment précieux pourrait être gâché par une publicité impromptue pour un trampoline de jardin ou le parc d'attractions du coin ).

Elle va en tous les cas dans le sens de cette hyper-personnalisation de tous les instants que constituent les réseaux sociaux et qui pourrait donc aller jusqu'au cliché de ce que voit directement l'utilisateur, comme si l'on était à sa place, ce qui ne manque déjà pas d'ouvrir de nombreuses perspectives associées à l'aspect connecté des lunettes.

Source : Google+