Les équipementiers télécom chinois sont régulièrement mis à l'écart des grands contrats dans certains pays, les gouvernements craignant un risque d'écoute et de guerre économique par d'hypothétiques backdoors ouvrant des accès aux données transitant sur les réseaux.

Dans plusieurs pays, ces équipementiers ont été écartés de grands projets nationaux tandis qu'aux Etats-Unis, c'est une véritable situation de protectionisme qui est mise en place, avec une défiance à tous les niveaux, malgré les preuves de bonne volonté que ces sociétés chinoises se disent prêtes à donner.

Aussi, quand une faille de sécurité est découverte sur un terminal, à savoir le ZTE Score M, constituant ce qui ressemble à une backdoor en bonne et due forme donnant accès aux données de l'appareil, les interrogations se multiplient rapidement.

ZTE Score M Dmitri Alperovitch, cofondateur de la société de sécurité CrowdStrike, qui a découvert cet accès caché, s'est dit troublé par ce qu'il a trouvé et ouvre deux pistes : soit de l'amateurisme soit une volonté délibérée de laisser une porte ouverte.

L'entreprise chinoise a fini par reconnaître l'existence de cette faille et a indiqué travailler sur un correctif, invitant les utilisateurs à appliquer le patch dès sa mise à disposition. ZTE ne reconnaît l'existence du problème que sur le ZTE Score, même si la rumeur de son existence sur un autre modèle, le ZTE Skate, est évoquée.

Cette faille, qui donne accès aux droits administrateur du terminal, ne semble en tous les cas pas avoir été exploitée dans des logiciels malveillants pour le moment.

Le fait de trouver ainsi une porte dérobée, fût-elle involontaire, dans un smartphone chinois n'est évidemment pas fait pour rassurer aux Etats-Unis. Quelle que soit sa cause, elle ne fait que renforcer la conviction qu'il faut écarter les entreprises télécoms chinoises des projets majeurs. C'est précisément ce à quoi s'applique le gouvernement américain depuis plusieurs années.

Source : Reuters