Very bad "tripes"

Sorti à l'automne 2008 sur PS3, Xbox 360 et PC, Dead Space avait d'emblée séduit les fans de survival horror. La nouvelle franchise apportait du sang neuf au genre et avait su cultiver sa propre identité.

Toujours développé par Visceral Games et édité par Electronic Arts, le second opus avait repris le flambeau avec maestria. Dead Space 3 est disponible depuis le 7 février 2013 sur consoles de salon (PS3 et Xbox 360) et sur PC. Plus le temps de nous (nécro)morfondre, il faut repartir fissa à l'aventure.

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Si vous avez loupé les deux 1ers volets
Dead Space, c'est avant tout l'histoire de l'USG Ishimura, un vaisseau de type brise-surface, parti à la recherche d'exoplanètes. Les ressources naturelles de la Terre ayant été épuisées, ces vaisseaux ont pour but de perforer littéralement les planètes afin d'en extraire la substantifique moelle, c'est-à-dire leurs ressources. L'Ishimura en orbite autour de la planète Aegis VII ne donne plus signe de vie. C'est là que Isaac Clarke intervient. L'ingénieur officie à bord de l'USG Kellion envoyé à la rescousse de l'Ishimura. Mauvaise idée puisque d'entrée de jeu, le vaisseau s'écrase sur le pont du vaisseau fantôme.

Notez que le personnage que vous incarnez emprunte le prénom d'Isaac Asimov et le nom d'Arthur C. Clarke.

Dead Space 3 - 6 Des noms illustres pour une illustre découverte ou plutôt funeste. Clarke réalise rapidement qu'un virus a infecté les membres de l'équipage les rendant fous ou les transformant en monstres difformes, les Nécromorphes.

Tous ces événements sont en fait liés à la découverte d'un Monolithe sur Aegis VII. Déplacé pour être embarqué sur l'Ishimura, il s'est activé.

Dead Space 2 reprend le flambeau avec réussite. De surcroît, ce second opus introduit un mode multijoueurs, vous permettant d"incarner un humain ou un Nécromorphe.

L'histoire se passe 3 ans suite à Dead Space après que Clarke se soit échappé de l'USG Ishimura. L'homme se trouve désormais sur la station spatiale "La Méduse" où il va à nouveau devoir en découdre avec les Nécromorphes. Le second volet impose encore un plus la franchise comme un incontournable du Survival Horror.

Plus orienté action et aventure que le premier opus, il opposera Clarke dans un un somptueux final à la Reine Mère (ou Hive Mind), le plus puissant des Nécromorphes. On comprend alors que le Monolithe Rouge a le pouvoir de contenir la Reine Mère qui contrôle elle-même tous les Nécromorphes par télépathie.

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Dead Space 3 se déroule quelques années après les événements survenus dans Dead Space 2. Isaac Clarke aspire à une vie "normale" après avoir tant donné. Mais c'est sans compter sur le gouvernement qui le traque afin de percer le mystère des Monolithes et apprendre ce qu'il connaît de leur toute-puissance. Les unitologues qui vouent un culte au Monolithe cherchent également à le retrouver.


Clarke va alors devoir repartir en mission, cette fois-ci à destination d'un vaisseau en orbite autour de la planète Tau Volantis sur laquelle se trouvent des colonies humaines. On ne tarde pas comprendre que le vaisseau ne donne plus signe de vie après avoir lancé un ultime signal de détresse.

Réelle évolution ou bien trahison ?

Si Dead Space 2 avait introduit plus d'action, le jeu conservait tout l'ADN de la franchise. Le jeu avait su se renouveler tout en conservant cette esthétique fait d'un futur industriel, crasseux et glauque. La claustrophie propre à l'évolution dans des vaisseaux était bien présente. Dans Dead Space 3, si le jeu prend rapidement place à bord d'un vaisseau, on se retrouve ensuite sur la planète Tau Volantis. Même si certains environnements sont souvent fermés, la claustrophobie a largement disparu. Difficile de le reprocher aux développeurs qui ont simplement fait évoluer le jeu afin de ne pas pencher dans la redite.

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Les Nécromorphes sont bien présents et toujours aussi horribles, mais l'angoisse viscérale qui vous prenait aux tripes dans les deux premiers volumes a quelque peu disparu. Le jeu penche plus vers le TPS classique orienté action que vers le survival horror. Mais comment en aurait-il pu être autrement ? Afin d'offrir des nouveautés au joueur, le jeu ne pouvait que se différencier des deux premiers. Or, les codes du survival horror sont assez restrictifs en termes d'évolution. Ecartez-en vous ostensiblement et l'angoisse disparaît mécaniquement.

On peut dès lors rapprocher le jeu d'un Lost Planet pour l'environnement glaciaire. Mais qu'on ne s'y trompe pas, Dead Space conserve toutefois ses spécificités qui en font un jeu à part entière.

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Le gameplay est ainsi tout simplement parfait. Les commandes sont toujours aussi intuitives : gâchette gauche pour viser, gâchette droite (parfois les deux suivant les armes) pour tirer, caméra contrôlée par le stick droit et déplacements effectués avec le stick gauche, changement d'armes à la volée avec la croix directionnelle, gâchette plus triangle pour la stase, bouton gauche (carré sur PS3) pour recharger sa sulfateuse… Le gameplay aux petits oignons est une des clefs de ce TPS ; combien de jeux prometteurs se sont cassés les dents sur des gameplay foireux ou des mouvements de caméra approximatifs. Rien de cela ici, les développeurs ont maitrisé avec maestria toute cette partie technique.

On appréciera notamment toutes les petites trouvailles qui rendent le jeu plaisant, notamment la ligne directionnelle (en appuyant sur le stick analogique droit) qui permet de vous guider vers votre objectif (présent depuis le 1er opus).

Mais dans Dead Space 3, le joueur pourra aussi passer par l'atelier afin de créer sa propre pétoire. Personnalisée à volonté, l'arme est conçue à partir d'éléments récoltés ça et là. L'idée était à la base plutôt pertinente puisque Clarke, ne l'oublions pas, est ingénieur mais elle s'avère quelque peu fastidieuse pour qui préfère plonger directement dans le vif du sujet. Les armes classiques dont le cutter plasma sont bien présents. 

Dead Space 3 - 4 Toutefois, on pourra regretter que les kits de soin et autres munitions soient beaucoup plus nombreux. De surcroît, il n'existe désormais plus qu'un seul type de munitions. C'est dommage car une des spécificités de Dead Space était de placer le joueur dans des scènes soudaines et intenses avec un minimum de munitions, ce qui contribuait largement aux stress et à l'angoisse propres au survival horror. C'est donc également par ce biais que l'on perd un peu de ce qui fait le sel du genre et confirme que les développeurs ont clairement pris le parti d'en faire un TPS plus classique à même de rivaliser avec des TPS tels que Gears of War.

Toutefois, s'il y a foison de munitions, les Nécromorphes sont beaucoup plus rapides et vous fondent littéralement dessus. Il faudra donc tirer sans compter, le démembrement chirurgical étant moins crucial que dans les deux autres opus.

Réalisation impeccable

Si la mécanique du jeu est parfaitement huilée mais peut-être plus au service d'un TPS guerrier que d'un survival horror, force est de constater que le jeu est beau, voire grandiose. Les cinématiques se fondent avec l'action et les décors sont superbes. Les développeurs ont pris soin de parfaitement modéliser tous les aspects du jeu. Lorsque Clarke évolue dans la neige, il laisse des traces de pas. La modélisation de tous les éléments est tout simplement quasiment parfaite. Si les développeurs ont réalisé un sans-faute, la direction artistique est au diapason avec des choix pertinents quant aux décors et à l'ambiance qui est plantée dans le jeu.

Dead Space 3 - 2 On prend vraiment plaisir à allumer sa console pour évoluer dans cet environnement hostile et plonger dans l'ambiance du jeu. Ambiance à laquelle la bande son participe pleinement.

On notera que le personnage conserve une certaine lourdeur (c'est voulu et logique) propre au port de l'armure caractéristique de la franchise. Toutefois, il gagne en souplesse puisqu'il peut désormais effectuer des roulades et se mettre à couvert. Tout cela permet d'affronter avec plus de vélocité les monstres du jeu qui allongent pour l'occasion le bestiaire de la franchise.

Dead Space 3 - 2 Tout au plus, on pourra regretter que les Nécromorphes ne gagnent pas en IA. Dans ce domaine, le jeu reste très classique et n'apporte pas de nouveautés qui vous rendraient la tâche plus coriace. C'est plus le nombre de monstres vous attaquant simultanément et leur rapidité qui vous mettent les nerfs à vif que leur propension à user de ruse.

Des quêtes secondaires agrémentent le jeu et viennent pimenter le cours de l'aventure. C'est plutôt bien vu tout comme les puzzles games que vous devrez résoudre même s'il est parfois difficile de les relier au scénario du jeu.

Nouveauté et non des moindres, Dead Space 3 vous permet de jouer en coop à deux, le deuxième personnage incarnant John Carver. Si ce mode étoffe le jeu, il rompt définitivement par ce biais avec l'aspect solitaire propre au jeu. Ce coop a toutefois le mérité d'être parfaitement réalisé avec des Nécromorphes plus coriaces que dans le mode solo.

Le Kinect intégré au gameplay de Dead Space 3
Le jeu a été testé ici sur PS3 et sur Xbox 360. Les deux plates-formes jouissent des mêmes qualités. Toutefois, les développeurs de Dead Space 3 ont eu l'excellente idée de tirer profit des possibilités offertes par le capteur Kinect. Il ne s'agit pas ici de s'agiter de manière frénétique dans votre salon. Non, c'est le microphone du Kinect qui vous permet d'activer des actions directement à la voix. Vous pouvez ainsi vous soigner (utilisation d'un médikit en prononçant "Soin rapide") sans pour autant perdre le fil de l'action lorsque, par exemple, vous êtes aux prises avec des Slashers ou autres abominables Nécromorphes.

Il ne s'agit pas d'un simple gadget mais d'un véritable système qui révolutionne quelque peu le gameplay du jeu et contribue indéniablement à l'immersion. On trouvera une trentaine de commandes vocales telles que "accéder inventaire", "recharger", "saisir objet", "jeter objet"… Des commandes sont dédiées au mode coop telles que "donner kit de soin" ou "aide-moi" pour que votre coéquipier vienne vous tirer d'un mauvais pas.

Le système fonctionne à merveille même si on peut constater une certaine latence pour certaines d'entre-elles.

Concernant la version Xbox 360 toujours, on pourra regretter que rien n'ait été pensé pour l'appli mobile SmartGlass.

+ Les plus

  • Les graphismes grandioses
  • Reconnaissance vocale avec le Kinect (Xbox 360)
  • Le coop bien ficelé
  • Bande son

- Les moins

  • On s'éloigne du survival horror
  • Beaucoup moins flippant et oppressant
  • Perd trop en difficulté