Principal syndicat des producteurs de disques, le Snep ( Syndicat national de l'édition phonographique ) dresse le bilan du marché de la musique en France. Au premier semestre 2012, il est en recul de 8,9 % par rapport à la même période en 2011 avec un chiffre d'affaires de 205,7 millions d'euros.

Les ventes physiques continuent de chuter avec une baisse de 16,7 % ( 143,9 millions d'euros ). Dans le même temps, les ventes numériques poursuivent leur progression ( +16,3 % ) pour un marché du numérique dont les revenus représentent 30 % du marché de la musique ( contre 23 % en 2011 ; 61,8 millions d'euros ).

Dans ce marché du numérique, le téléchargement conserve la tête en tant que principale source de revenus ( 53 % de revenus ). Avec respectivement 24,7 % et 14,6 %, les abonnements et le streaming financé par la publicité représentent à eux deux près de 40 % des revenus numériques. Le reste provient de la téléphonie mobile ( sonneries, titres... ) qui est devenu le parent pauvre du numérique et seul segment de ce marché a enregistré une baisse.

Snep-musique-numerique-s2 Pour les sites audio, il y a un phénomène de concentration de l'audience avec iTunes qui pèse pour 50 % du marché. Suivent Deezer ( 34 % ) et Spotify ( 6 % ). Un podium qui a lui seul représente 90 % du marché.

Récemment, la ministre de la Culture et de la Communication a annoncé renoncer à la création d'un Centre national de la musique imaginé pour soutenir la filière musicale. Les suites à donner à cet abandon sont une priorité pour le Snep, tout comme la mission de concertation confiée à Pierre Lescure sur l'Acte II de l'exception culturelle.


Baisse de l'audience des sites de P2P
Pas de bilan du Snep sans un petit point touchant de près ou de loin à Hadopi. À l'heure de la première condamnation à 150 € d'un abonné en vertu de la loi Hadopi, le Snep fait référence à une étude Nielsen pour l'Ifpi ( International Federation of the Phonographic Industry ) selon laquelle les sites de P2P ont connu une baisse de 35 % du nombre de visiteurs uniques en trois ans ( -2,3 millions de visiteurs ). Les réseaux P2P sont actuellement les seuls concernés par la réponse graduée de la Hadopi.

Snep-nielsen-p2p-sites Ce n'est pas la première fois qu'une telle étude est citée. Elle est sujette à caution. La méthodologie repose sur une sonde logicielle ( outil de mesure ) installée volontairement par les membres d'un panel et qui suit le parcours de l'utilisateur sur les sites mettant à disposition des liens vers les téléchargements en P2P.

Par ailleurs, une baisse de fréquentation des sites de P2P n'est pas forcément synonyme de diminution du téléchargement illégal avec de nouveaux usages qui sont apparus.