La mutualisation des infrastructures entre opérateurs est mieux acceptée par les régulateurs qu'un rapprochement direct mais elle ne fait pas les affaires des concurrents. Pendant que SFR et Bouygues Telecom finalisent un pacte qui va leur permettre de faire réseau commun en zones peu denses, Orange et Free Mobile étudient les possibilités de contestation de ce qu'ils considèrent comme une concentration qui ne dit pas son nom.

Antennes-4g  Le quatrième opérateur n'y est pas forcément opposé...à condition de pouvoir en faire partie tandis que l'opérateur historique craint de perdre son rôle de leader du marché face à cette nouvelle entité. Selon le journal Les Echos, les deux opérateurs seraient prêts à déposer des recours auprès des autorités de la concurrence en France et à la Commission européenne.

Ils affirment que l'alliance SFR / Bouygues Telecom permettra de couvrir en commun jusqu'à 90% du territoire, soit autour de 60% de la population, proportion jugée de nature à déséquilibrer le marché et le jeu de la concurrence.

Une solution serait de permettre à Orange et Free de faire de même. Selon le quotidien économique, des discussions en ce sens auraient déjà commencé mais les obstacles s'annoncent sérieux du fait de l'accord d'itinérance qui lie les deux opérateurs et des suspicions autour de la stratégie d'investissement de Free qui pourrait être de nouveau accusé de vouloir s'adosser au réseau d'Orange pour financer son propre réseau mobile a minima.

Orange et Free Mobile agitent également la menace d'une mutualisation plus profonde qu'elle n'en a l'air avec une mise en commun des fréquences, en plus des infrastructures, pour générer des bandes passantes plus larges et offrir plus de débit, même en bande 800 MHz.

Or l'Autorité de la Concurrence a bien fait comprendre dans un avis qu'elle était contre une mutualisation des fréquences car elle conduirait à un partage de données commerciales sensibles constituant une forme d'entente qui serait cette fois vraiment capable de créer un déséquilibre du jeu de la concurrence.

Source : Les Echos