L'industrie mobile a toujours eu besoin de beaucoup de spectre hertzien pour alimenter la croissance des services mobile mais le développement rapide de la 4G impose de nouvelles exigences en matière de ressources radio.

Or ces dernières ne sont pas extensibles et elles vont de plus en plus nécessiter une gestion extrêmement fine pour répondre à la demande des acteurs du marché. Outre les fréquences mobiles prévues, il a été possible de réexploiter une partie des fréquences d'autres secteurs, comme par exemple le dividende numérique issu du passage du secteur audiovisuel à la diffusion numérique, et en attendant le deuxième dividende numérique dans la bande 700 MHz d'ici la fin de la décennie.

Antennes-4g  Mais ces redéploiements ont leurs limites (temporelles, notamment) et d'autres moyens doivent être trouvés pour répondre rapidement à une industrie mobile en ébullition. Dans un récent rapport remis à la ministre chargée du développement de l'Economie numérique Axelle Lemaire, de nouvelles pistes sont envisagées.

Faisant le constat qu'"il n'existe plus aujourd'hui de fréquences disponibles dans les gammes les plus aisément exploitables, typiquement entre 400 MHZ et 6 GHz", et qu'il devient difficile de réserver des bandes de fréquences dédiées, le rapport suggère qu'il est nécessaire de repenser le système actuel d'attribution des fréquences pour des droits exclusifs d'utilisation afin de basculer vers un modèle de spectre ouvert.


Récupérer tous les bouts de fréquences qui peuvent l'être
Le modèle typique sur lequel s'inspirer pourrait être celui des bandes ouvertes 2,4 GHz et 5 GHz du WiFi, qui ne nécessite pas de licence et permet notamment de déporter une partie du trafic des réseaux mobiles cellulaires.

L'agrégation de bandes de fréquences, véritable enjeu de la 4G / 4G+ et de la future 5G, pourrait également se banaliser et servir de base pour une gestion dynamique du spectre, dans laquelle les services sont déployés non pas sur des fréquences fixes mais sur des agrégats de bandes disjointes, là où les capacités sont disponibles et durant le temps d'utilisation des services mobiles.

Le journal Les Echos rappelle que le régulateur des télécoms, l'Arcep, étudie déjà la faisabilité d'une gestion dynamique du spectre en menant une expérimentation avec l'ANFR d'accès partagé sous licence en bande 2300-2400 MHz (détenue par le ministère de la Défense).

A noter que, comme aux Etats-Unis, les zones de fréquence inutilisées entre les canaux de la télévision pour éviter les interférences pourraient être exploitées pour apporter de l'Internet haut débit en zone rurale (avec un bon pouvoir de diffusion) ou servir de relais sans fil au coeur de réseau.

Source : Les Echos