En rachetant SFR, Bouygues devait s'épargner d'avoir investir toujours plus dans le déploiement de son réseau mobile, et faire passer à la trappe l'accord de mutualisation négocié au préalable avec l'opérateur.

Antennes-4g  Mais l'échec du rachat qui profite finalement à Numéricâble implique que Bouygues et SFR restent liées par les contrats signés par le passé. Plus d'un an après les premières négociations de mutualisation, Bouygues freine des deux pieds et tenterait actuellement de réviser les termes du contrat.

L'accord négocié devrait permettre aux deux opérateurs d'exploiter conjointement leurs deux réseaux mobiles, principalement dans les zones les moins peuplées. Concrètement, l'accord permettrait à Bouygues d'exploiter des antennes de SFR dans des zones où l'opérateur n'a pas ses propres infrastructures, et dans lesquelles l'investissement ne serait pas rentable, et inversement pour SFR avec les antennes de Bouygues.

Mais selon le Figaro, Bouygues, s'il ne souhaite pas se soustraire à l'accord, chercherait toutefois à renégocier les termes financiers du contrat.

A l'heure actuelle, la situation serait majoritairement profitable à SFR. D'une part, SFR fournirait 60 % des sites du réseau commun. De ce fait, Bouygues avait prévu une compensation de 460 millions d'euros pour une durée de 20 ans.

Néanmoins, depuis la signature de l'accord, SFR a largement ralenti la progression de son réseau 4G. Bouygues, qui propose la couverture la plus large en 4G se retrouve donc à devoir partager ses infrastructures dernier cri, soit 1500 à 2000 antennes pour une durée maximale de 18 mois. Une situation qui profite dans les deux sens à SFR, et laisse à Bouygues un gout amer.

Mais le ralentissement de la mise en application de la mutualisation des réseaux trouve également d'autres origines, notamment le recours d'Orange critiquant la validité de l'accord auprès de l'Autorité de la Concurrence, qui ne s'est prononcée que très récemment ( en faveur de Bouygues et SFR).

D'après des proches du dossier, l'accord de mutualisation aurait au moins " 6 mois de retard sur le calendrier initial". La fin de la mise en place était initialement prévue pour 2017.

Source : Le Figaro