Le groupe Bouygues a aussitôt démenti l'information en réaffirmant son attachement à ses filiales, ce qui n'a pas empêché les cours en Bourse des opérateurs concernés de connaître de jolies progressions hier. Malgré tout, le journal Le Monde affirme que des discussions ont bien eu lieu entre les deux opérateurs depuis l'automne en vue de céder Bouygues Telecom.
Cette possibilité serait en fait à l'étude depuis 2014 et Martin Bouygues aurait posé la condition d'une transaction par échange de titres afin de pouvoir entrer au capital d'Orange. L'enchère pour la bande 700 MHz a mis en pause le projet mais les discussions auraient redémarré dès la fin du processus d'attribution en novembre dernier.
Le communiqué selon lequel Bouygues "n'a aucun projet de sortie des secteurs des télécoms et de la télévision" concernerait donc cet aspect plus que le maintien de l'indépendance de Bouygues Telecom. Il reste cependant à voir quelle sera la réaction du gouvernement et du régulateur face à cette possibilité.
Il n'y a pas si longtemps, Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, appelait les opérateurs télécom à se concentrer sur l'investissement dans leurs réseaux plutôt qu'à chercher une consolidation aux conséquences aléatoires sur l'emploi mais maintenant que le partage de la bande 700 MHz est validé, le contexte est peut-être devenu moins contraignant, au niveau national au moins. La Commission européenne pourrait toutefois être hostile à un tel rapprochement.
Reste à savoir quel sort sera réservé à la chaîne TF1 qui ferait partie de l'accord négocié entre Orange et Bouygues Telecom. Il faudra également sans doute céder une partie des actifs de Bouygues Telecom aux autres acteurs, Numericable-SFR et Free Mobile, pour équilibrer un marché mobile français qui reviendrait à trois acteurs, avec une guerre des prix qui devrait se stabiliser.
