Fin janvier 2013, les propos quelque peu amplifiés d'un représentant du groupe chinois Lenovo indiquant la possibilité d'un rachat du fabricant canadien BlackBerry ( anciennement Research in Motion ) avaient fait bondir le cours de ce dernier, quelques jours avant la présentation officielle de sa plate-forme BlackBerry 10 et l'annonce des premiers smartphones BlackBerry Z10 et Q10.

Lenovo avait dû rapidement apporter un correctif et nuancer cet intérêt comme une hypothèse à l'étude dans un contexte d'expansion du groupe dans le secteur de la mobilité. Il existe cependant bien une marque d'intérêt de la part de Lenovo pour BlackBerry, comme l'a de nouveau indiqué Yang Yuanqing, CEO du groupe chinois, au journal Les Echos.

Celui-ci a confirmé que le rachat du fabricant canadien aurait une cohérence stratégique mais nécessite d'abord une analyse fine du marché et des potentialités du fabricant sur le marché mobile. Certes, la chute de la valorisation de BlackBerry ces derniers trimestres en fait une cible séduisante et son savoir-faire, aussi bien dans le logiciel que dans le matériel, constituent une ressource précieuse, mais il y a aussi des paramètres adverses.

Logo Lenovo  BlackBerry a beaucoup perdu en visibilité et s'il souhaite faire de BlackBerry 10 le troisième OS mobile, derrière Android et iOS, il n'est pas le seul à avoir cette ambition. Il y a aussi des paramètres de régulation, le gouvernement canadien s'étant déjà dit très attentif au destin de ce fleuron technologique canadien.

Il y a peut-être aussi la défiance que pourrait engendrer un contrôle chinois de BlackBerry et de son réseau de communication sécurisé, à l'heure où les équipementiers Huawei et ZTE font l'objet de soupçons sur des portes d'entrée ou des failles laissées délibérément ouvertes pour faciliter les intrusions par l'armée chinoise...qui est peut-être aussi une théorie du complot bien pratique pour écarter ces sociétés des coeurs de réseau nord-américains.