Stéphane Richard, patron du groupe Orange, sera-t-il le fusible politique dans l'affaire Tapie ? C'est ce que suggère un article du journal Le Monde qui suggère que son audition dans quelques jours est à haut risque pour son maintien en fonction.

S'il venait à être impliqué, il ne pourrait rester à son poste, indique déjà Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, au quotidien :

" Si Stéphane Richard est mis en examen, il lui sera difficile de rester. Jérôme Cahuzac a démissionné alors qu'il n'était pas mis en examen. Nous devons tous être exemplaires, ministres et patrons de grandes entreprises publiques. "

Sa proximité avec Christine Lagarde - Stéphane Richard a été un temps son directeur de cabinet - pourrait faire de lui l'élément à faire sauter : " Pour raison d'Etat, personne ne veut inquiéter Christine Lagarde à la tête du FMI et en plus elle s'est bien défendue...", aurait commenté un proche de François Hollande.

Stéphane Richard Orange  De son côté, l'intéressé, qui n'en est pas à une rumeur de remplacement près, inévitable à ce poste, affirme avoir obtenu des garanties sur son maintien en poste et répond aux piques d'Arnaud Montebourg : " C'est vraiment irresponsable d'agiter ainsi les esprits, au risque de déstabiliser un groupe de 170 000 salariés dans le monde. "

Entre les prises de position de Montebourg venant faire irruption dans les négociations du rachat de Dailymotion par Yahoo! et ces nouvelles déclarations, et qui oblige Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'Economie numérique, à faire de l'explication de texte, il y a comme de l'hostilité dans l'air entre les deux hommes.

Stéphane Richard l'assure : "ma position personnelle, dans l'affaire Tapie, c'est qu'elle n'a rien à voir avec mes responsabilités à la tête d'Orange". Il reste qu'en cas de mise en examen, sa position se trouvera fortement affaiblie et sujette à de nombreuses critiques. Pourra-t-il résister à une pression politico-médiatique qui s'annonce acharnée ?

Source : Le Monde