En 2013, Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, s'opposait à une prise de participation majoritaire du groupe Yahoo! dans la plate-forme de partage vidéo française Dailymotion, estimant dangereux de voir une pépite européenne passer sous pavillon étranger, malgré la possibilité d'une ouverture vers le marché US qui aurait permis de se renforcer face au leader Youtube.

Depuis, le groupe Orange a repris le contrôle de la plate-forme tout en continuant de chercher un partenaire capable de lui ouvrir les portes de nouveaux marchés. Récemment, des discussions avec plusieurs groupes asiatiques ont été évoquées dans la presse, avec notamment la rumeur de négociations exclusives avec le groupe de Hong-Kong PCCW.

Dailymotion  Et cette fois, c'est Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, qui a exprimé des réserves sur un tel accord, indiquant préférer un partenariat français ou européen. Le groupe asiatique semble en avoir pris ombrage et a annoncé ce lundi 6 avril mettre fin aux discussions en cours avec Orage pour le rachat de 49% de participation dans Dailymotion.

Dans un communiqué, le groupe PCCW souligne ainsi que "la volonté exprimée du gouvernement français de favoriser la recherche d'une solution européenne décourage la participation d'entreprises internationales. Nous avons décidé de mettre un terme à nos discussions avec Dailymotion et ses propriétaires actuels."

Le groupe affirme par ailleurs qu'il était prêt à offrir une "envergure mondiale suffisante " à la plate-forme, si un marché où la taille compte pour l'emporter. Le groupe Orange se retrouve donc peu ou prou dans la même situation qu'en 2013 et contraint d'abandonner une collaboration potentielle sous la pression du gouvernement.

Ce dernier, en tant qu'actionnaire de l'opérateur français, a imposé à Orange de ne pas mener de négociations exclusives avec PCCW "avant d'avoir discuté avec l'ensemble des partenaires potentiellement intéressés", relève l'AFP. Cette contrainte aurait cependant permis d'ouvrir des discussions avec plusieurs repreneurs potentiels, sans doute plus conformes aux attentes.

Et c'est peut-être du côté du groupe Vivendi qu'il faut chercher ce partenaire désiré. Le groupe média serait prêt à mettre 250 millions d'euros et la proposition devrait être évaluée ce mardi par Orange à l'occasion d'un conseil d'administration exceptionnel.

Et Vivendi serait prêt à racheter la totalité de Dailymotion pour l'intégrer dans ses offres et à faire de la plate-forme "un acteur de taille mondiale". Vivendi a engrangé autour de 15 milliards d'euros de ces diverses cessions ces derniers trimestres, dont celle de SFR au groupe Numericable, et dispose donc de solides moyens financiers pour porter la stratégie d'expansion de la plate-forme.