Attention, l'ESA n'a pas découvert d'astéroïde destructeur de mondes fonçant à toute allure vers notre planète. Pas question donc de lancer un programme visant à sauver l'humanité d'une extinction imminente, mais simplement de tester notre capacité à éviter ce type de menace en influant sur la trajectoire d'un potentiel astéroïde géocroiseur.

L'ESA devrait donc se focaliser sur un astéroïde situé à proximité de la Terre et permettant un délai d'action suffisant, y envoyer un module et voir si l'action entraine une modification de la trajectoire du corps céleste.

L'agence spatiale devrait utiliser des moyens relativement simples pour proposer ce type de solution, le programme consiste ainsi à envoyer un module spatial de 300 kg à une vitesse de 22500 km/h directement vers l'astéroïde en espérant que la force dégagée par l'impact suffise à modifier la course de celui-ci  en vue d'éviter une collision avec notre planète.

Mission AIDA ESA  L'astéroïde a déjà été sélectionné par l'ESA et il s'agit de 65803 Didymos, un corps en mouvement qui propose une distance de 800 mètres entre ses deux points les plus distants, ce qui représente une taille suffisamment importante pour être considérée comme dangereuse pour l'homme.

À titre de comparaison, l'événement de Toungounska intervenu en 1908 en Sibérie et qui aura abattu quelque 80 millions d'arbres sur un rayon de 20km aurait pu être provoqué par l'impact d'une météorite de seulement 100 mètres d'envergure.

L'ESA ne visera pas directement 65803 Didymos, mais un astéroïde plus petit ( 150 mètres d'envergure) en orbite autour de lui à 1km de distance. Les deux objets devant se rapprocher de la Terre entre 2022 et 2023, Asteroid_Impact_Monitor l'ESA espère pouvoir provoquer un changement de vélocité orbitale d'environ 1%, ce qui, à une distance suffisante de notre planète, pourrait suffire à éviter une collision.

La mission est baptisée AIDA pour Asteroid Impact & Deflection Assessment et devrait amener la construction de deux modules. DART ( Double Asteroid Redirection Test ) devrait ainsi être le module qui produirait l'impact et AIM ( Asteroid Impact Monitor) devrait suivre l'opération de loin tout en accumulant un ensemble de données sur le déroulement de la mission.

Rappelons que d'autres projets évoqués dans diverses communautés scientifiques prévoient le développement de divers modules en vue de dévier ou détruire des astéroïdes géocroiseurs, dont certains seraient équipés de têtes nucléaires. Le projet AIDA rappellera sans doute une autre mission spatiale lancée il y a quelques années ( en dehors des films catastrophe ou autres super productions hollywoodiennes ) puisqu'une mission relativement similaire ( Deep Impact ) avait été lancée dans le but de faire s'écraser une sonde sur une comète pour en étudier la structure et la réaction.

Source : ESA