Introduction

La toute nouvelle génération de liseuses n'a jamais été aussi séduisante. La Kindle PaperWhite regroupe ainsi toutes les dernières technologies qui sont autant de promesses pour le confort de lecture d'un ouvrage sur un écran électronique. Notre test vous dira si le ramage de la PaperWhite se rapporte bien à son plumage.

Si Amazon a fait usage du mot Kindle pour lancer ses tablettes, les termes liseuses et Kindle restent à jamais indissociables. La firme de Jeff Bezos a lancé la Kindle de première génération en novembre 2007 (seulement aux Etats-Unis) et, depuis lors, les qualités intrinsèques de celle-ci et des 5 autres modèles qui lui ont succédé (avant la PaperWhite lancée en 2012) ne se sont jamais démenties et ont rapidement hissé les liseuses Kindle au rang de meilleures du marché.

D'autres constructeurs se sont également lancés dans le secteur des liseuses en développant des produits mettant en oeuvre les écrans E-ink (encre électronique). C'est le cas de Samsung, Sony ou encore Kobo qui a tissé un partenariat avec le distributeur français la Fnac. Ainsi, la Fnac Kobo Glo (notre test) a été lancée juste après la Kindle PaperWhite d'Amazon.

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Si les deux liseuses ont en commun plusieurs caractéristiques, elles n'ont restent pas moins différentes. Elles ont toutefois à coeur de revendiquer le titre de meilleure liseuse du marché avec, ne n'oublions pas, la Cybook Odyssey HD FrontLight.

La Kindle PaperWhite apporte une réponse à certaines à des problématiques présentes jusqu'alors sur les liseuses du marché. Pour cela, avec son Lab126, Amazon a mis au point plusieurs technologies qui sont mises en oeuvre dans le fleuron des liseuses Kindle.

Avant cela, Amazon a écouté les critiques et les demandes des utilisateurs afin de remodeler sa liseuse.

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Présentation de la Kindle PaperWhite

Amazon a créé la sensation lors de l'annonce de la Kindle PaperWhite. Ceux qui possèdent une liseuse savent combien il devient difficile d'en faire usage dans une pièce peu lumineuse. L'intégration d'un dispositif d'éclairage, s'il semblait judicieux, n'était toutefois pas sans poser de problèmes techniques. Il convenait de conserver tout ce qui fait d'une liseuse un appareil incontournable et adapté lorsqu'il s'agit de lire des livres et donc de passer beaucoup de temps devant l'écran. L'éclairage ne devait donc pas provoquer de fatigue oculaire et l'autonomie substantielle de la liseuse devait être maintenue.

Dans cette optique, Amazon a breveté un éclairage spécifique qui répond à ces contraintes.

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La Kindle PaperWhite est déclinée en deux versions suivant la connectivité sans fil. Un modèle uniquement WiFi est commercialisé au tarif de 129€ tandis qu'il existe une autre version intégrant une connectivité cellulaire 3G proposée à 189€. Amazon a tissé des liens avec les opérateurs mobiles de nombreux pays. L'utilisateur de la version 3G n'aura donc pas à souscrire à un quelconque abonnement payant afin d'établir une connexion.

A l'instar des modèles précédents, la PaperWhite est dotée d'un écran E-ink de 6 pouces mais avec une résolution qui fait un bond significatif.

L'appareil est doté de 2 Go (1.2 Go disponible pour l'utilisateur) de mémoire flash interne auxquels il faut ajouter l'espace dans le Cloud d'Amazon qui permet de stocker le contenu acheté sur le site du cybermarchand. Il n'y a pas d'emplacement pour une carte mémoire de type microSD mais notez que 2 Go vous permettront de stocker 1 100 livres numériques.

La Kindle PaperWhite a peu ou prou la même compacité que la Kindle avec 16,9 cm x 11,7 cm x 0,91 cm. Toutefois, elle s'alourdit quelque peu avec 213 grammes pour la version WiFi et 222 grammes pour le modèle 3G+WiFi (contre 170 grammes pour la Kindle).

Elle présente cependant jusqu'à 8 semaines d'autonomie (sans utilisation du Wifi ou de la 3G et luminosité réglée sur 10) contre 1 mois pour la Kindle. Cela équivaut à une demi-heure de lecture par jour durant 8 semaines avant de la recharger. Bien entendu, elle sera moindre si vous sollicitez plus l'éclairage et la connexion sans fil.

La charge complète dure environ 4 heures si elle est effectuée depuis un ordinateur via le câble fourni.

Lorsque vous recevez votre Kindle ParperWhite, le premier geste va consister à déchirer l'emballage, un déchirement justement pour ceux qui conservent précieusement les packaging de leurs produits high tech.

La Kindle PaperWhite est livrée avec :

  • un manuel d'utilisation
  • un câble USB vers microUSB

Kindle_PaperWhite_c Il faudra donc acquérir un étui séparément si vous le désirez. Mais sachez que le modèle proposé par Amazon vous en coûtera 39.90€. Il faudra bien penser qu'il modifiera l'ergonomie et le poids de l'ensemble. Cependant, il présente intègre un système de fermeture magnétique qui assure une bonne fermeture de l'étui et il met automatiquement en veille la liseuse dès qu'il est fermé et la sort de veille à l'ouverture. Le mimétisme avec l'ouverture d'un livre est alors parfait : pas besoin d'appuyer sur un quelconque bouton.

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On notera également l'absence de chargeur ac/dc. Afin de proposer la PaerWhite à un tarif de 129€, Amazon a fait ce choix qui est compréhensible. Il suffira d'utiliser le chargeur de votre smartphone ou tablette ou bien d'utiliser le câble livré avec pour la connecter à votre ordinateur. Mais sachez qu'avec une autonomie de 8 semaines, vous n'aurez pas fréquemment à en faire usage.

L'écran de la PaperWhite

C'est la clef de voûte des liseuses. Il conjugue le confort de lecture à une autonomie sans pareil. Amazon y a adjoint un éclairage et a augmenté considérablement la résolution de l'écran ainsi que le contraste.

Il 'agit d'un écran à encre électronique (E-ink) de type Pearl. Il assure l'affichage des textes et des images grâce à 16 niveaux de gris.

L'écran de la Kindle PaperWhite affiche 1024 par 758 pixels (XGA), ce qui se traduit par une résolution de 212 ppp (pixels par pouce). C'est certes beaucoup moins que les résolutions des tout derniers smartphones qui dépassent les 440 ppp mais c'est 21% de plus que la Kindle (167 ppp). Autrement dit, elle affiche 62% de pixels en plus. C'est réellement appréciable pour le confort de lecture grâce à un affichage bien plus net et précis des images et du texte.

Amazon a également opté pour le tactile. Il est de type capacitif et non infrarouge (cas de la Kobo Glo). De ce fait, la fluidité est au rendez-vous avec 2 points de touche simultanément possibles. D'aucuns regretteront la disparition des boutons physiques en façade. Si un bouton "home" manquera à certains, une fois habitué à l'accès aux fonctionnalités de la liseuse via l'écran tactile, on n'oubliera rapidement son absence. Pouvoir tenir la PaperWhite sans fatiguer durant plusieurs heures et l'utiliser d'une seule main est tout-à-fait possible d'autant plus qu'elle fait environ le même poids qu'un livre de poche tout en étant plus fine avec 0.91 cm d'épaisseur.

Mais la véritable nouveauté, c'est bien l'éclairage. Il ne s'agit pas d'un rétro-éclairage qui projetterait la lumière depuis l'arrière de l'écran en direction des yeux de l'utilisateur. Amazon a mis au point une technologie brevetée qui met en oeuvre des LED à faible puissance. Celles-ci sont disposées sur les bords de la liseuse et dirigée au-dessus de l'écran vers celui-ci grâce à une couche dédiée qui agit comme un guide d'ondes grâce à des motifs particuliers. L'éclairage est censé être homogène. On constate toutefois qu'il ne l'est pas parfaitement sur les bords (au bas de l'écran en particulier) mais on reste toutefois proche du sans faute.

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L'avantage d'un tel éclairage est multiple. Il permet de lire lorsque la luminosité est faible ou même de nuit. Pour cela, dans ces conditions, Amazon conseille de la régler au minimum pour moins de fatigue oculaire, les yeux s'adaptant à la luminosité ambiante. Il est aussi appréciable dans des conditions de forte luminosité (à l'extérieur ou avec un éclairage important). Si l'écran est mat et réfléchit moins la lumière qu'un écran de tablette, l'éclairage améliore toutefois la visibilité dans ces conditions. On règlera alors la luminosité quasiment au maximum dans ces conditions.

L'autre bonne surprise, c'est le contraste amélioré : 25% de contraste en plus selon Amazon. La PaperWhite est probablement la liseuse la plus performante dans ce domaine. Amazon n'a pas choisi ce nom pour rien : le fond est beaucoup plus blanc avec cet écran E-ink Pearl de nouvelle génération et le contraste naturellement meilleur.

L'effet de "flash" lorsqu'on tourne les pages est toujours présent. Il correspond à la mise à jour de l'encre électronique. Cependant, par défaut, il est se produit toutes les 6 pages ce qui contribue à rendre les changements de page plus fluides et rapides. La rémanence entre les rafraichissements est très faible mais elle existe tout de même. L'utilisateur pourra choisir de rafraichir l'écran à chaque changement de page. Depuis l'écran d'accueil, il suffit d'appuyer sur Menu afin d'accéder aux paramètres et de sélectionner "Options de lecture" pour utiliser "Actualisation de la page".

Prise en main et ergonomie

Avec un poids comparable à celui d'un livre de poche, la Kindle PaperWhite peut se tenir aisément d'une seule main. Elle est de surcroît très fine (0.91 cm d'épaisseur) et son dos mat procure une agréable sensation au toucher. A l'avant, la finition irréprochable est celle d'un plastique brillant et lisse.

Kindle_PaperWhite_t Les premiers pas avec la liseuse entre les mains sont très concluants. Les adeptes des boutons physiques seront d'abord déroutés. Mais passée cette première impression, on appréciera le tactile mulitouch plutôt fluide de l'écran. Pour tourner les pages, il suffira de toucher le côté droit (plus des 4/5ème de l'écran) de l'écran et une petite zone verticale sur le côté gauche pour revenir une page en arrière. Le sommet de l'écran permet d'accéder à la barre d'outils. L'écran est ainsi subdivisé en zones à toucher dites EasyReach

L'utilisateur pourra également passer à la page suivante en faisant glisser un doigt de la droite à la gauche et revenir en arrière en le faisant glisser de gauche à droite.

La barre d'outils permet d'accéder à la page d'accueil, au bouton Retour, à l'éclairage de l'écran, à la boutique Kindle, au bouton Recherche et au Menu. Ce dernier affiche un menu de manière contextuelle afin de proposer des options adaptées suivant ce que vous faites avec la liseuse. Ainsi, durant la lecture d'un livre, il donne accès aux modes portrait ou paysage, à la description du livre et permet de synchroniser la dernière page lue, d'ajouter un signet, d'afficher les notes et les signets, la progression de la lecture et "A propos de l'auteur" (uniquement sur les ouvrages qui gèrent le profil de l'auteur).

On notera qu'il y a une seconde barre d'outils sous la première qui apparaît lors de la lecture. "Aa" permet de modifier l'affichage du texte, "Aller à" sert à parcourir le livre, "X-ray" donne la possibilité d'explorer la structure d'un livre (pour les ouvrages qui supportent cette fonctionnalité) et "Partager" sera utilisé pour partager ses opinions avec d'autres lecteurs.

Une liseuse "fermée" ?

Les liseuses Kindle jouissent d'une excellente réputation. Depuis octobre 2009, Amazon les distribue dans plus de 100 pays. Toutefois, si les qualités des différents modèles sont incontestables, la réputation d'un système fermé leur colle à la peau.

Ainsi, les liseuses Kindle ne supportent pas le format ePub qui est pourtant le plus communément utilisé sur ce type d'appareil. On trouve de nombreux ouvrages libres de droits sous ce format.

Mais, Amazon a opté pour le format AZW. Précisément, la PaperWhite prend en charge Kindle Format 8 (K8 ou AZW3), Kindle (AZW), TXT, PDF, MOBI non protégé, PRC natif, DOC, DOCX ainsi que les formats images JPEG, GIF, PNG et BMP converti.

Toutefois, on pourrait aisément convertir un fichier ePub en fichier au format AZW. Pour ce faire, on peut installer un logiciel tel que Calibre ou encore le faire en ligne via un site de conversion.

Les mises à jour du firmware de la Kindle se font lorsque la liseuse est connectée à internet sans que l'utilisateur n'ait à faire quoi que ce soit. C'est ainsi qu'en 2009, l'affaire dite "1984", du nom du roman de SF de George Orwell, a terni quelque peu l'image de la Kindle et d'Amazon. Sans crier gare, Amazon a tout simplement effacé deux romans ("1984" et "La ferme des animaux") des Kindle achetées sous le prétexte qu'ils avaient été vendus sans les droits. Les clients ont bien été remboursés mais le mal a été fait.

S'il faudra passer par un logiciel pour convertir vos fichiers ePub, il est inutile de passer par un soft pour ajouter un fichier. Connectée en USB à un ordinateur, la liseuse est reconnue comme une unité logique et il suffit de glisser déposer le fichier. On peut également envoyer certains types de fichiers à l'adresse email @kindle.com liée à votre compte utilisateur pour qu'il atterrisse sur votre PaperWhite.

L'accès au Cloud d'Amazon est également gratuit pour consulter votre contenu acquis sur Amazon.

Les nouvelles fonctionnalités

Il est possible de consulter des articles de sites Web sur la liseuse grâce à "Send to Kindle". Un logiciel du même nom permettait déjà (sous Windows) de transférer des fichiers de différents types sur sa liseuse (TXT, PDF, DOC, DOCX, RTF, JPEG, GIF, PNG, BMP).

Depuis peu, les sites internet peuvent installer un bouton sur leurs pages Web. Cela fonctionne à l'instar des services de lecture différée de type Pocket ou Instapaper. L'utilisateur n'aura qu'à cliquer sur ce bouton pour qu'un article soit alors sauvegardé sur sa liseuse et consultable ultérieurement. Il faudra toutefois ouvrir un compte Amazon sur Amazon.com.

Bien entendu, pour que ce service prenne tout son sens, il faudra que les administrateurs de sites Web jouent le jeu et intègre le bouton.

Il existe également des services portant le même nom qui sont des extensions pour navigateurs internet et qui permettent de transférer une page Web vers un Kindle.

Qu'elle soit connectée en WiFi ou via le réseau cellulaire (avec la version 3G), la PaperWhite permet de naviguer sur internet grâce à son navigateur (Amazon Silk). Toutefois, celui-ci s'avère lent et peu adapté. On parle donc bien ici de dépannage car les liseuses semblent peu adaptées à la navigation sur le net. Amazon ne s'y est pas trompé et l'a dénommé "navigateur expérimental".

Kindle_PaperWhite_j La recherche sur Wikipédia directement depuis un ouvrage fait également son apparition. Pratique, elle vient en sus du dictionnaire mais nécessite bien entendu que la liseuse soit connectée à internet, synonyme d'une autonomie moindre.

La technologie Whispersync d'Amazon est également la bienvenue et permet de synchroniser tout votre écosystème d'appareils (smartphone ou tablette avec appli Kindle, ordinateur, liseuse, tablette Kindle Fire…). Les signets et les notes sont ainsi mis à jour sur tous les appareils tout comme la dernière page lue permettant de reprendre la lecture sur n'importe quel appareil là où vous avez arrêté.

Le temps de lecture restant est une autre fonctionnalité qui vient parfaire la Kindle PaperWhite. Elle s'avère pratique puisqu'elle vous indiquera le temps restant pour finir un chapitre ou bien le livre. Pour cela, la liseuse prend en compte vos habitudes de lecture telles que la vitesse.

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Le lecteur pourra, comme on l'a vu, jouer sur la luminosité pour lire en toutes circonstances et minimiser la fatigue oculaire. Mais il pourra également modifier les polices (parmi 6) et leur taille (8 différentes) afin de personnaliser l'aspect du texte en fonction de ses préférences ou tout simplement lorsque ses yeux fatiguent. Les marges ainsi que l'interligne sont aussi ajustables (3 choix possibles pour chacun).

Les adeptes des réseaux sociaux n'ont pas été oublié avec la possibilité de partager sur son profil Facebook et sur son compte Twitter les passages surlignés, les notes ou encore les citations. L'utilisateur pourra découvrir les passages de l'ouvrage les plus surlignés par les autres lecteurs. 

Puisqu’il est possible de stocker jusqu'à 1100 livres numériques sur sa mémoire interne, l'utilisateur pourra organiser sa bibliothèque par collections ou bien par catégories. Cela facilite l'accès et la recherche de titres  

Conclusion

Difficile de prendre la Kindle PaperWhite en défaut. Le cybermarchand a su se renouveler avec des caractéristiques et des fonctionnalités qui en font la digne héritière des autres liseuses Kindle. Pour un tarif de 129€ (version WiFi alors que la version WiFi + 3G est à 189€), c'est sans hésitations qu'on peut l'acheter. L'écran haute résolution doté d'un éclairage est tout simplement bluffant. D'aucuns pourront toutefois trouver l'écosystème d'Amazon trop fermé à leur goût. Ils pourront alors se tourner vers la liseuse Fnac Kobo Glo (notre test) qui est comparable.

+ Les plus

  • résolution de l'écran
  • éclairage intégré
  • autonomie
  • poids (même si la Kobo Glo est plus légère)
  • présence d'un navigateur pour dépanner
  • tactile capacitif très réactif

- Les moins

  • prix de l'étui officiel (39.90€)
  • pas de support des ePub
  • éclairage non parfaitement homogène
  • aucun bouton sur la face avant